Des effluves sucrés à la rescousse des prématurés

Les odeurs douces et sucrées vous détendent? Vous n’êtes pas les seuls. Des médecins français de Strasbourg ont fait flotter une agréable odeur de vanille dans les incubateurs de bébés prématurés. Bien que n’ayant assurément jamais succombé aux gourmandises vanillées, les nourrissons ont réagi par des mimiques de contentement. Cette constatation n’est pas anodine, puisque les odeurs pourraient éventuellement être utilisées en thérapie considérant leur influence sur la respiration des prématurés.

Un bébé est considéré prématuré s’il est né avant la 37e semaine après la date prévue des menstruations, alors qu’une grossesse normale dure 40 semaines. Ces nouveau-nés hâtifs sont exposés à plusieurs périls au cours des premières semaines de leur vie car leur organisme n’est pas tout à fait prêt pour affronter l’environnement extra-utérin. L’une des grandes préoccupations des médecins est l’apnée centrale, soit une pause répétitive dans la respiration causée par l'immaturité des centres nerveux respiratoires. Or, cette étude française suggère que les parfums auraient un effet positif sur la respiration des prématurés.

Les bébés naissants ont un odorat suffisamment développé pour détecter les odeurs, les différencier et même exprimer leur préférence. Ainsi, un nourrisson soumis à une mauvaise odeur détourne la tête, grimace et s'agite. Au contraire, un bébé respirant une odeur agréable fera mine de mâchonner, de se lécher les lèvres et sera plus détendu. De cette façon, quand une mauvaise odeur se répand dans l’air, la respiration du bébé ralentit, alors qu'elle s'accélère en présence d’une odeur de vanille. Les chercheurs de Strasbourg ont imprégné de cette délicieuse odeur les incubateurs, ce qui a permis de diminuer de 20 à 82 % le nombre des apnées des différents prématurés.

Les médecins tenteront dans le futur de savoir si la thérapie olfactive pourrait remplacer les médicaments actuellement utilisés, parfois efficaces mais s’accompagnant d’effets indésirables fréquents. Considérant la sensibilité olfactive des prématurés et l’impact des odeurs sur ces derniers, les scientifiques se pencheront aussi sur la recherche de produits désinfectants moins agressifs et moins désagréables pour l’odorat des nouveau-nés.