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Allergies - Qu’est-ce-que la désensibilisation?

Publié le 21 octobre 2018 à 14:41 / Mis à jour le 20 juin 2023 à 19:52

Les allergies sont une réaction excessive du système immunitaire qui survient lorsque le corps vient en contact avec une substance étrangère (appelée allergène) normalement inoffensive. En d’autres mots, une substance inoffensive chez une personne peut provoquer une réaction allergique chez une autre.

Au cours des dernières décennies, les experts en santé publique ont remarqué une recrudescence des cas d’allergie. Cette augmentation serait attribuable à divers facteurs environnementaux, notamment le contact à un plus grand nombre de substances allergènes, les modifications à nos habitudes alimentaires (consommation d’aliments « exotiques » donc inhabituels) et la prolifération des animaux de compagnie. Des facteurs génétiques peuvent aussi être impliqués puisqu’un enfant dont aucun parent n’est allergique ne présente qu’un risque de 15 % d’être lui-même allergique, tandis qu’un enfant dont les deux parents sont allergiques coure lui un risque de 60 % de souffrir d’allergie.

Les symptômes d’allergie varient grandement d’une personne à l’autre et selon le type d’allergie. Certaines personnes n’auront que des réactions ponctuelles lorsqu’elles sont en contact avec l’allergène, tandis qu’autres peuvent avoir à composer avec des symptômes persistants (nez qui coule, yeux larmoyants, difficultés respiratoires, démangeaisons, etc.). Pour réduire ces symptômes, les médecins peuvent recommander divers médicaments, mais ceux-ci s’avèrent surtout efficaces si les symptômes sont légers. Il y a bien une autre façon de réduire les symptômes : c’est d’éviter l’allergène. Mais dans bien des cas, c’est plus facile à dire qu’à faire…

Il existe toutefois un traitement qui peut permettre de réduire au minimum la réaction allergique à certaines substances comme le pollen, les acariens ou les poils d’animaux. Il s’agit de l’immunothérapie, aussi appelée traitement de désensibilisation ou d’hyposensibilisation. Le traitement consiste à injecter sous la peau de petites quantités d’allergènes. L’objectif est de faire en sorte que le corps ne réagisse presque plus lorsqu’il vient en contact avec ces allergènes.

Êtes-vous un bon candidat?

Toutes les allergies ne répondent pas à l’immunothérapie. Les allergies aux piqûres d’insecte et aux allergènes aériens (tels pollens, moisissures, acariens) sont celles qui répondent le mieux au traitement. En présence d’allergie alimentaire, médicamenteuse ou de contact, on recommande plutôt d’éviter tout contact avec l’allergène, une mesure impossible à appliquer avec les allergènes aériens.

Comme les protocoles de désensibilisation demandent une grande motivation de la part du patient, celui-ci doit présenter des symptômes suffisamment incommodants pour justifier le traitement. En effet, une immunothérapie dure généralement de trois à cinq ans et implique des visites régulières (une à deux fois par semaine en général) chez le médecin, un régime qui peut s’avérer très contraignant. Les candidats à l’immunothérapie sont donc les gens qui souffrent d’une baisse importante de leur qualité de vie parce qu’ils n’arrivent pas à maîtriser leurs symptômes avec les médicaments habituels (anti-histaminiques, corticostéroïdes, etc.).

À quoi êtes-vous allergiques?

Avant de pouvoir traiter les allergies, il faut déterminer exactement quels allergènes sont en cause. Pour ce faire, une visite chez un allergologue (médecin spécialisé dans le traitement des allergies) s’impose. L’allergologue fera l’historique complet des symptômes et des traitements utilisés par le passé. Puis il administrera un test d’allergie pour identifier les allergènes qui causent problèmes. Avant de poser un diagnostic d'allergie ou d'envisager une immunothérapie, il faut absolument que le médecin établisse un lien clinique entre cet historique et le résultat des tests d'allergie.

Le test cutané consiste à déposer une petite goutte de différents allergènes sur la peau puis de piquer au centre de chaque goutte pour permettre à l’allergène de pénétrer dans la peau. Après une vingtaine de minutes, le médecin pourra « lire » le résultat, c’est-à-dire qu’il vérifiera s’il y a une réaction locale (qui ressemble généralement à une piqûre de moustique). Pour déterminer l’intensité de la réaction, le médecin la comparera à la réaction à une substance témoin (à laquelle tout le monde est allergique).

L’immunothérapie, c’est compliqué?

L’allergologue utilise les résultats du test cutané pour concocter une recette d’allergènes spécifique au patient. La plupart des patients sont allergiques à plusieurs allergènes différents, mais il est généralement possible de les regrouper dans un seul vaccin. Le médecin prendra en considération les symptômes du patient, les types d’allergènes et l’intensité de la réaction obtenue lors du test cutané pour déterminer les quantités de chaque produit qui formeront le vaccin ainsi que la dose à administrer.

Le traitement lui-même se divise en deux étapes : le traitement initial suivi d’une phase d’entretien. Pendant le traitement initial, le médecin administre des doses de plus en plus importantes du vaccin jusqu’à ce qu’il atteigne la dose maximale bien tolérée par le patient. Cette dose sera ensuite utilisée pour la phase d’entretien. Le traitement initial peut durer plusieurs mois et exige généralement des injections une à deux fois par semaine.

La phase d’entretien consiste à administrer la dose maximale tolérée par le patient sur une base régulière (généralement une fois par mois ou selon la sensibilité du patient) pendant une période qui peut atteindre quatre ans. La durée varie d’un patient à l’autre, mais est rarement inférieure à deux ans.

Si vous souffrez d’allergies saisonnières, on commencera le traitement trois mois avant la saison des allergies. En général, on administre des doses croissantes de vaccin à raison d’une injection par semaine pendant neuf à douze semaines. On recommencera ce protocole avant chaque saison pendant trois à cinq ans. Si par contre, vous souffrez d’allergie apériodique (c’est-à-dire qui dure toute l’année, comme l’allergie aux acariens), le traitement se poursuivra en continu pendant trois à cinq ans.

Ça vous paraît long?

Dites-vous que les allergies, c’est pour la vie. Quelques années pour s’en débarrasser, ce n’est peut-être pas déraisonnable. C’est à chacun d’évaluer les bienfaits et les désavantages du traitement en fonction des répercussions négatives des allergies sur sa qualité de vie.

Quelques précautions

Les injections sont administrées par la voie sous-cutanée au niveau de la peau d’un bras. On recommande de ne pas faire d’exercice important pour le reste de la journée.

Il est aussi primordial de demeurer au cabinet du médecin pendant trente minutes après l’injection. En effet, même si les réactions indésirables graves sont rares, elles peuvent survenir à tout moment, pas seulement au début du traitement. Il est donc essentiel de demeurer chez le médecin, là où les mesures d’urgence sont facilement accessibles.

La pierre angulaire du traitement est certainement l’adhésion au traitement par le patient. Il ne faut pas modifier la fréquence des injections. Le patient doit donc s’engager dès le départ à se présenter à tous les rendez-vous pour les trois à cinq prochaines années.

Est-ce que ça fonctionne vraiment?

L’immunothérapie peut donner d’excellents résultats. En effet, on estime que 85 à 90 % des patients y répondent favorablement. Elle demande toutefois un grand investissement de la part du patient. Plusieurs mois de traitement peuvent être nécessaires avant de savoir si le patient répond bien. Le médecin se base sur deux critères principaux pour établir l’efficacité du traitement : la diminution des symptômes et la baisse du recours à des médicaments pour soulager les symptômes.

En général, les patients peuvent s’attendre à observer une amélioration notable au cours de la première année de traitement. Si ce n’est pas le cas, il faudra se demander si le diagnostic d’allergie posé au départ était le bon. L’allergologue pourra faire un nouveau test cutané. Il déterminera aussi s’il vaut la peine de poursuivre ou non le traitement.

En conclusion Les yeux vous piquent un peu lorsque les bourgeons des arbres s’ouvrent au printemps? Parlez à votre pharmacien, il vous suggérera un produit en vente libre qui devrait soulager vos symptômes. Vous souffrez d’allergies si importantes que vous devez prendre des médicaments sur une base régulière? Vous êtes probablement un bon candidat pour l’immunothérapie. Parlez-en à votre médecin.

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