Tous les sujets

Des asticots et des sangsues pour aider les plaies à guérir?

Publié le 21 octobre 2016 à 14:42 / Mis à jour le 15 avril 2021 à 13:43

La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a récemment autorisé l’utilisation de sangsues et d’asticots à des fins médicinales. Ces petites bibittes peuvent, semble-t-il, être utiles dans le processus de cicatrisation des plaies.

Des manuscrits datant du 2e siècle après J-C décrivent l’utilisation de sangsues afin de « saigner » les patients et d’ainsi rétablir l’équilibre entre les différents fluides biologiques. Cette pratique est demeurée très répandue jusqu’à la découverte des antibiotiques dans les années 40. Elle refait maintenant surface avec l’avènement de la microchirurgie vasculaire, particulièrement la chirurgie pour réattacher un membre ou un doigt sectionné.


Les sangsues médicinales sont élevées dans un environnement médical et sont libres de toute bactérie. Il s’agit de vers annélides (Hirudo medicinalis) qui figurent sur la liste des espèces menacées. Ils peuvent atteindre près de 10 cm de longueur.


Les sangsues servent à retirer l’excès de sang qui s’accumule lorsque les artères, qui amènent le sang à la plaie, fonctionnent mieux que les veines qui permettent au sang de quitter la plaie, créant ainsi un engorgement.


On place alors une seule sangsue sur la plaie engorgée. La sangsue fabrique et libère une substance qui agit comme un anesthésique local rendant sa morsure pratiquement sans douleur. On la laisse généralement en place pendant 4 à 6 heures. On la remplace par une nouvelle sangsue jusqu’à ce que l’engorgement de la plaie soit résorbé. On administre souvent des antibiotiques au patient à titre de précaution.


L’utilisation de sangsues constitue donc un atout supplémentaire pour les chirurgiens lorsque la guérison d’une plaie connaît un problème. Au Québec, elles sont utilisées dans certains centres hospitaliers, dont l’hôpital Notre-Dame à Montréal.


Par ailleurs, une autre « bibitte » a aussi reçu ses lettres de noblesse de la part de la FDA américaine (cet organisme est responsable de l’approbation des nouveaux médicaments et des instruments médicaux aux États-Unis). C’est d’ailleurs à titre « d’instrument médical » que les asticots (larves de la mouche Lucilia sericata) ont reçu l’approbation de la FDA.


On ne parle pas ici d’un nouveau traitement, puisque les Indiens Mayas et les aborigènes utilisaient déjà les asticots il y a de cela des milliers d’années. Plus récemment, ils étaient encore utilisés pour favoriser la guérison des plaies infectées des soldats pendant la Première guerre mondiale. Mais, tout comme les sangsues, ils sont plus ou moins tombés en disgrâce après la découverte des antibiotiques dans les années 40.


Ces petites larves sont aujourd’hui utilisées afin de nettoyer les plaies chroniques infectées qui guérissent difficilement, telles certains ulcères et brûlures. Chez l’homme, elles ne s’attaquent qu’au tissu mort qu’elles mangent et digèrent grâce à des substances retrouvées dans leur salive.


Le traitement consiste à placer quelques larves directement dans la plaie. On place ensuite un mince filet pour s’assurer qu’elles restent bien en place et on recouvre la plaie d’une gaze humide afin de prévenir leur mort par dessèchement. On les laisse généralement en place pendant trois jours et on les retire avant qu’elles ne passent au stade suivant de leur développement. Elles sont remplacées par de nouvelles larves jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de tissu mort dans la plaie. Il semble que le nettoyage de la plaie par les asticots assure une cicatrisation plus rapide de la plaie.


Dame Nature fait parfois très bien les choses !

Les médicaments et les services pharmaceutiques présentés sur le site familiprix.com sont offerts par les pharmaciens propriétaires des pharmacies affiliées à Familiprix. Les renseignements contenus sur le site familiprix.com sont fournis à titre informatif seulement et ne remplacent d’aucune façon l’avis et les conseils de votre pharmacien ni de tout autre professionnel de la santé. Consultez toujours un professionnel de la santé avant de prendre ou de cesser de prendre un médicament ou de prendre quelque autre décision en cette matière. Familiprix inc. et les pharmaciens propriétaires affiliés à Familiprix n’engagent leur responsabilité d’aucune façon en rendant disponibles ces renseignements sur ce site internet.