La cigarette n’est pas l’alliée des amants

On savait depuis longtemps que la cigarette n’est pas une alliée de la santé sexuelle masculine. Une récente étude australienne nous révèle maintenant l’ampleur de son effet délétère au lit.

Plus de 8000 Australiens âgés de 16 à 59 ans ont été interrogés. Parmi eux, plus du quart fumaient : près de 21 % consommaient 20 cigarettes ou moins par jour alors que plus de 6 % consommaient plus d’un paquet quotidiennement. Au sein de ce groupe ciblé, près de 10 % des hommes souffraient de dysfonction érectile, particulièrement les 40-59 ans et les fumeurs.

Les résultats ne sont pas négligeables : pour ceux qui fument jusqu'à un paquet par jour, le risque de troubles de l’érection est 24 % plus élevé que pour les non-fumeurs. Chez les hommes qui fument plus de 20 cigarettes quotidiennement, le risque de souffrir de dysfonction érectile est alors augmenté de 40 % comparativement aux non-fumeurs.

Comment est-ce possible? L'érection résulte d'un processus complexe mais bien ordonné où interviennent le cerveau, les vaisseaux sanguins, les nerfs et les hormones. Un trouble à l’un ou l’autre de ces niveaux peut entraîner de la dysfonction érectile. Lorsqu’il y a stimulation sexuelle, le cerveau envoie un message qui déclenche une cascade de changements hormonaux, nerveux et circulatoires qui mènent finalement les vaisseaux sanguins du pénis à se dilater, ce qui permet l'entrée rapide du sang dans le pénis. Lorsque les structures spongieuses du pénis sont gorgées de sang, celui-ci devient rigide et l'érection survient.

Le tabagisme endommage les vaisseaux et a un effet de vasoconstriction, ce qui peut compromettre le flot sanguin se rendant aux petites artères du pénis et ainsi empêcher l’érection. D’autres facteurs comme le diabète, l’alcool, l’hypercholestérolémie ou l’hypertension affectent aussi les vaisseaux sanguins et peuvent notamment causer ou aggraver la dysfonction érectile. Chez certains patients atteints de dysfonction érectile, adopter de saines habitudes de vie – ce qui inclut de l’exercice physique, une perte de poids, une alimentation pauvre en matières grasses et une cessation tabagique – peut être suffisant pour retrouver une fonction sexuelle satisfaisante. Maintenir une vie sexuelle satisfaisante, c’est une raison de plus pour prendre sa santé en main!