L’iode est un micronutriment essentiel et présent en très faible quantité dans notre organisme. L’iode entre dans la composition des hormones produites par la glande thyroïde, les hormones thyroïdiennes. Chez le fœtus et les jeunes enfants, les hormones thyroïdiennes régulent la croissance et le développement de la plupart des organes, en particulier le cerveau et la différenciation cellulaire. À tout âge, elles stimulent également le métabolisme et la consommation d’oxygène par les tissus. 

Rôles

À quoi sert l'iode? 

  • À la production des hormones thyroïdiennes (T3 et T4);
  • À réguler le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines;
  • À développer le système nerveux;
  • À favoriser le fonctionnement normal du cœur;
  • À favoriser le développement et le fonctionnement des muscles;
  • À favoriser la croissance et la maturation du squelette;
  • À stimuler la lactation chez la femme qui allaite;
  • À favoriser la santé de la peau, des cheveux, des ongles, etc.;
  • À favoriser la mobilité gastro-intestinale;
  • À réguler le métabolisme basal (exprime la dépense énergétique au repos, à la température ambiante, allongé et éveillé).

En usage externe, l’iode a des propriétés antiseptique et désinfectante et est utilisée comme produit de contraste lors d’examens radiologiques.

Besoins

L’alimentation normale couvre en générale les besoins en iode. L’organisme obtient l’iode dont il a besoin sous forme de sels minéraux appelés, iodures et ces besoins dépendent de l’accumulation et du renouvellement de l’iode au niveau de la glande thyroïde. 

Apport nutritionnel recommandé pour l’iode (ANR):

Âge
Quantité
Nourrissons
0 à 6 mois
110 (AS*)
7 à 12 mois
130 (AS*)
Enfants
1 à 3 ans
90
4 à 8 ans
90
Pré-adolescents(es)
9 à 13 ans
120
Adolescents
14 ans et plus
150
Femmes enceintes
 
220
Femmes qui allaitent
 
290

Source: ANREF, Les apports nutritionnels de référence, 2006, p.320.

*(AS)= Apport suffisant dans le cas de ces deux groupes d’âge.

Sources

La majorité des aliments contiennent une faible quantité d’iode qui varie en fonction du contenu dans le sol où ils sont recueillis, du type d’irrigation et des engrais utilisés. La plupart des aliments ont un contenu en iode entre 3 et 75 ug d’iode par portion. Certains aliments transformés contiennent une grande quantité d’iode en raison de l’ajout de sel iodé ou d’additifs, comme l’iodate de calcium ou de potassium et l’iodure de potassium ou de cuivre. 

NOTE: l’ajout d’iode au sel de table est obligatoire au Canada. On utilise l’iodure de potassium à raison de 76mg d’iode/kg de sel. Le sel de mer n’est pas obligatoirement enrichi en iode. Assurez-vous de choisir ceux qui le sont. 

Sources alimentaires en iode: 

Aliments
(iode=ug)

Produits de la mer (incluant les algues)

 
Sel de table iodé
1 c. a thé
134
Produits laitiers, 2%
250ml
56
Morue cuite
85gm
99
Pain à grains entiers
2 tranches
32
Semoule de maïs cuite
250ml
68
Crevettes cuites
85mg
35
1 gros œuf cuit
 
24

Source: ANREF, Extenso.

Carence

Une carence en iode survient rarement en Amérique du Nord car la consommation d’iode provient le plus souvent du sel iodé. L’effet le plus grave d’une carence en iode touche le cerveau en développement. Pour fabriquer des hormones thyroïdiennes, la glande thyroïde a besoin non seulement d’iode, mais également de deux autres oligoéléments: le zinc et le sélénium. Si l’organisme est carencé en l’un de ces trois oligoéléments, il peut s‘ensuivre un ralentissement de la fonction thyroïdienne. 

Signes d’une carence en iode:

  • Goitre (augmentation du volume de la glande thyroïde);
  • Retard mental;
  • Hypothyroïdie;
  • Crétinisme (troubles neurologiques causés par une hypothyroïdie chez le fœtus);
  • Troubles de la croissance et du développement.

Indications

Chez les personnes en bonne santé, la quantité d’iode nécessaire pour le bon fonctionnement du corps varie suivant le régime alimentaire, l’âge, l’état physiologique, l’activité physique ou encore les médicaments consommés.

Les personnes suivantes doivent surveiller leur apport en Iode:

  • Les femmes enceintes et allaitantes;
  • Les femmes ménopausées (bouleversement hormonal);
  • Les sportifs (lors de sudation excessive);
  • Les nourrissons;
  • Les adolescents (bouleversement hormonal);
  • Les personnes âgées;
  • Les personnes qui habitent loin de la mer;
  • Les personnes qui suivent un régime sans sel;
  • Les végétariens;
  • Les fumeurs (le tabac freine l’absorption de l’iode par l’organisme);
  • Les personnes qui consomment en grande quantité le radis, le chou, le brocoli (aliments goitrigènes);
  • Les personnes qui consomment certains médicaments (voir la liste dans la section interactions).

NOTE: dans les pays industrialisés, tous les nouveau-nés subissent, à l’hôpital, un dépistage qui mesure le taux de TSH sanguin afin de déterminer s’ils souffrent ou non d’une hypothyroïdie congénitale.

Effets indésirables

La plupart des personnes tolèrent bien une grande quantité d’iode provenant des aliments. 

Signes d’un excès en iode:

  • Thyroïdite;
  • Goitre;
  • Hypothyroïdie;
  • Hyperthyroïdie;
  • Réactions d’hypersensibilité;
  • Goût métallique;
  • Douleur aux gencives et aux dents;
  • Cancer de la thyroïde;
  • Réactions aigues dues à un empoisonnement à l’iode:
  • Sensation de brulure dans la bouche, la gorge et l’estomac;
  • Douleurs abdominales;
  • Fièvre;
  • Nausées, vomissements, diarrhée.

Contre-indications

De suppléments

  • Personnes souffrant d’une maladie thyroïdienne auto-immune;
  • Personnes souffrant d’une carence en iode.

NOTE: certaines personnes peuvent être allergiques à des produits contenant de l'iode mais ne sont pas allergiques à l’iode. Les produits susceptibles d'induire une réponse immunitaire contiennent tous de l'iode, mais la réponse immunologique induite est due aux autres molécules et non à l’oligoélément.

Interactions

Produits de santé naturels ou des suppléments vitaminiques: 

  • Plusieurs produits de santé naturels visant le traitement de la thyroïde sont riches en iode (teinture d’iode, suppléments iodés à base d’algues, etc.);
  • Les crucifères, (le chou, le navet, le rutabaga, brocoli, radis, feuilles de moutarde, etc.) le manioc, le millet, les arachides et les graines de soya contiennent des substances dites goitrigènes qui bloquent et empêchent l’utilisation de l’iode. Une grande consommation de ces aliments crus peut poser problème; la cuisson inactive les effets goitrigènes de ces aliments;
  • Thalle de fucus vesiculosis ou Varech (algue très riche en iode).

Des médicaments:

  • Les médicaments pour l’hypothyroïdie: l’usage concomitant avec l’iode peut causer de l’hyperthyroïdie;
  • Le lithium: peut augmenter l’effet d’hypothyroïdie;
  • Les anti-arythmiques (peuvent causer une hypothyroïdie ou une hyperthyroïdie).

Informations additionnelles

Si vous comptez utiliser un supplément d’iode, informez-vous auprès de votre pharmacien. Le pharmacien peut vous aider à faire un choix judicieux en fonction de votre condition de santé et des médicaments que vous prenez. 

Autres noms

Iode, I