Allaitement ou lait maternisé?

La grossesse est une période d’intenses changements et de questionnements : en plus de décider le nom du futur membre de la famille et des achats à effectuer, les parents doivent réfléchir à savoir si le bébé sera nourri au sein ou au biberon. D’un point de vue médical, l’allaitement maternel est sans aucun doute la meilleure option. D’après Santé Canada, en 1998-1999, 81,9 % des enfants étaient allaités pendant une certaine période. Parmi ces nourrissons allaités, 63,0 % l’étaient encore au bout de trois mois. La durée de la période d’allaitement varie selon l’âge maternel. Tandis que seulement 49,1 % des nourrissons allaités dont la mère avait 25 ans ou moins continuaient de l’être au bout de trois mois, 74,9 % de ceux dont la mère avait 35 ans ou plus l’étaient plus de trois mois. La perception de manquer de lait est la principale raison donnée par les mères pour sevrer. Chez les femmes qui allaitent plus de trois mois, l’une des principales raisons du sevrage est le retour au travail. À quelques rares exceptions près, chez le nouveau-né à terme et en santé, le lait maternel seul (avec des suppléments de vitamine D à partir de l’âge de deux mois) comble tous les besoins nutritionnels du nourrisson jusqu’à six mois. La composition de ce lait est un mélange parfait de protéines, de sucres, de gras et de minéraux qui encourage la croissance optimale de l’enfant. Au fil du temps, la proportion des différentes composantes de ce breuvage s’ajuste à la croissance du bébé. Les anticorps contenus dans le lait maternel constituent par ailleurs une immunisation remarquable contre les infections. Le contact physique prolongé entre la mère et son enfant aiderait en outre à créer un fort lien d’attachement entre les deux individus.

Les bébés allaités par leur mère souffrent moins d’allergies, d’asthme et d’otites. Certains soutiennent aussi que ces nourrissons ont moins de risque de décéder du « syndrome de mort subite du nourrisson »;, qu’ils développeront moins de diabète et qu’ils obtiendront de meilleurs résultats aux tests de développement.

D’un point de vue pratique, l’allaitement présente de multiples avantages. Cette boisson ne nécessite aucune préparation, est toujours à la bonne température, gratuite et ne produit aucun déchet néfaste pour l’environnement. La mère y trouvera aussi son compte : l’utérus des mères allaitantes se contracte plus rapidement, elles souffrent moins de pertes de sang à la suite de l’accouchement et retrouvent plus rapidement leur poids antérieur à la grossesse. Les mères qui allaitent réduiraient aussi leur risque de développer un cancer du sein ou de l’ovaire dans le futur.

Pour assurer le succès de l’allaitement maternel, un peu de planification est nécessaire, surtout lorsque d’autres personnes sont impliquées dans les soins donnés à l’enfant et que la mère doit tirer son lait. Si l’allaitement se déroule sans anicroche pour certaines, cette nouvelle tâche demande patience, aide et encouragements pour plusieurs autres mamans. La recherche d’information durant la grossesse aide à réduire le stress et à assurer un départ réussi avec le nouveau-né. Les médecins, infirmières et plusieurs sites Internet fournissent de précieux conseils à cet effet.