L’hypertension nuit aussi aux jeunes
Les jeunes adultes subiraient une diminution de leur fonction intellectuelle proportionnelle à l’élévation de leur pression sanguine, tout comme chez les sujets plus âgés.
Depuis plusieurs années, les experts en santé savent qu’une tension artérielle élevée est liée à de mauvaises performances cognitives chez les adultes et qu’elle peut entraîner des lésions irréparables au cerveau. La cognition est le processus par lequel nous prenons conscience des événements et des objets de notre environnement. Elle inclut des habiletés comme la mémoire, l’attention et le jugement.
Les chercheurs savent désormais que les jeunes atteints d’hypertension sont aussi susceptibles que leurs aînés de subir une diminution de leurs capacités mentales. Chez les adultes âgés entre 18 et 46 ans, on observe une diminution de la fonction cognitive à mesure que la tension artérielle s’élève, comme c’est le cas chez les personnes de plus de 47 ans.
«Même si les jeunes performent en général mieux aux tests de fonction mentale, ils présentent un déclin de leurs habilités mentales proportionnel à l’augmentation de leur pression sanguine» affirme l’un des scientifiques de l’étude Maine-Syracuse Longitudinal Study of Hypertension. Selon ce dernier, le message est simple : les jeunes souffrant d’hypertension doivent également être traités afin de prévenir une baisse de leur fonction cognitive.
Le risque de subir un accident vasculaire cérébral ou une crise cardiaque est décuplé par l’hypertension, qui a aussi été rattachée à la démence. Il est connu que l’hypertension est liée à la démence vasculaire cérébrale, le second type de démence le plus répandu après la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ne sont pas certains de la relation entre une pression sanguine élevée et la maladie d’Alzheimer.
Cinq cent vingt-neuf (529) patients ont été recrutés depuis 1976 pour participer à cette étude. Leur tension artérielle était mesurée à leur admission dans l’étude, puis au moment de rencontres de suivi.
Les patients se sont soumis à un test de fonction cognitive lors de leur premier rendez-vous ainsi qu’à chacune des entrevues de suivi. Même en ne se souciant pas de l’âge, la pression sanguine élevée était liée à une diminution à long terme de l’habilité à réagir et à répondre à de la nouvelle information. On demandait par exemple aux candidats de réorganiser d’une façon donnée un matériel visuel inconnu pour eux.
Après une période de 20 ans, ceux qui avaient une d’hypertension de grade 1 ont noté une diminution de 8,12 % de leurs tests cognitifs comparativement aux sujets en santé. Pour les besoins de l’étude, l’hypertension de grade 1 est définie par des valeurs comprises entre 140 et 159 mm Hg de pression systolique sur 90 à 99 mm Hg de pression diastolique. Une tension artérielle de 120/80 mmHg ou moins est considérée normale.
Les lésions subtiles infligées au cerveau par l’hypertension pourraient conduire à un début précoce de la démence. Cette étude confirme que le traitement de l’hypertension n’est pas réservé aux personnes plus âgées : il faut aussi traiter les jeunes afin d’augmenter leurs chances de préserver leur fonction cognitive.