L’optimisme, une arme insuffisante contre le cancer
Selon les résultats d’une étude australienne, une attitude optimiste face à un cancer n’améliore pas ses chances de survie. Il s’agit là de la première étude à analyser les effets de l’état d’esprit des patients en traitement d’un cancer; les résultats ont grandement surpris les chercheurs, qui s’attendaient à ce que les patients optimistes vivent plus longtemps.
L’étude a porté sur 179 patients combattant un type de cancer du poumon qui offre peu de chances de survie. Les participants ont complété des questionnaires visant à mesurer leurs perceptions sur leurs chances de survie avant et pendant le traitement. À la fin de l’étude, 96% des patients étaient décédés. L’analyse des données a révélé que l’optimisme n’avait eu aucun effet sur la progression de la maladie ou sur les chances de survie des patients.
À la lumière de ces résultats, les auteurs encouragent les médecins à moins insister auprès de leurs patients afin que ceux-ci gardent espoir. Ils croient que des encouragements excessifs pourraient ne pas être bénéfiques pour les patients puisqu’ils pourraient les amener à camoufler leur détresse.
Les auteurs sont d’avis que la croyance répandue selon laquelle l’optimisme améliore les chances de guérir d’un cancer met énormément de pression sur les patients puisque cela insinue qu’ils sont en partie responsables de l’évolution de leur maladie. Certains se sentent ainsi obligés de paraître heureux et confiants alors qu’ils sont réellement désespérés.
Les auteurs recommandent ainsi aux professionnels de la santé et aux proches d’être empathiques face aux sentiments pessimistes des patients qui combattent le cancer et d’éviter de leur mettre indûment de la pression sur les épaules.
Même si les résultats de l’étude indiquent que le pouvoir de la pensée positive face au cancer serait surestimé, les chercheurs précisent toutefois que l’optimisme pourrait être utile de d’autres façons aux patients. En effet, il pourrait améliorer la qualité de vie des patients en traitement. De plus, les patients optimistes sont plus enclins à adopter de meilleures habitudes de vie (manger mieux, cesser de fumer, boire moins et faire plus d’exercice).