La relation trouble des adolescents avec la perte de poids
Tenter d’atteindre son poids santé est une chose louable. Cela ne doit toutefois pas s’effectuer au détriment de la santé, surtout au cours d’une période aussi critique que l’adolescence. Or, une étude nous permet de constater que les adolescents qui se font du souci pour leur poids n’obtiennent pas nécessairement les résultats escomptés.
D’après une étude menée auprès de 2500 adolescents, ceux qui affirmaient tenter de maîtriser leur poids étaient trois fois plus à risque de présenter de l’embonpoint cinq ans plus tard. Ils étaient aussi plus susceptibles de souffrir de boulimie et d’utiliser des laxatifs ou des diurétiques dans l’espoir de maigrir.
Ceux qui recouraient à une forme quelconque de perte de poids malsaine (laxatif, régime draconien, etc.), soit 58 % des filles et 31 % des garçons, étaient encore plus à risque d’avoir accumulé un surplus de poids cinq ans plus tard. Ils étaient aussi six fois plus susceptibles que leurs pairs de souffrir de boulimie et plus enclins à user de mesures extrêmes pour perdre du poids. Ces adolescents risquent fort de rester pris dans un cercle vicieux de mauvaise alimentation, de stratégies de perte de poids extrêmes et, pour certains, de problème de boulimie. Pour maintenir un poids santé durable et éviter l’effet yoyo, la clé demeure l’adoption de saines habitudes de vie.
Voici quelques petits rappels sur la perte de poids raisonnable. Les régimes prônant une réduction calorique majeure, soit en deçà de 500 à 700 calories de l’apport alimentaire régulier, sont à éviter, puisque de telles restrictions mettent le corps en mode « famine »;. L’organisme compensera subséquemment en accumulant d’autant plus rapidement les kilos perdus, d’où l’effet yo-yo.
La restriction énergétique ne devrait pas entraîner plus qu’une perte pondérale moyenne de 0,5 à 1 kg par semaine, tout en ne dépassant pas 1 % de la masse corporelle totale hebdomadairement. Cela signifie qu’une personne pesant 60 kg ne devrait pas perdre plus que 0,6 kg par semaine. Une diminution de poids trop rapide peut causer plusieurs problèmes métaboliques et hydriques. En outre, une alimentation trop maigre rendra presque impossible un apport optimal en vitamines et en minéraux essentiels.
Dans la grande majorité des cas, le surplus de poids a deux causes fondamentales : l’inactivité physique et une alimentation trop riche en calories. Des modifications durables à ces deux aspects des habitudes de vie sont nécessaires pour assurer le maintien d’un poids santé à long terme. Par ailleurs, cette étude atteste aussi de l’importance de l’éducation des jeunes en matière de santé, particulièrement en ce qui a trait à l’importance de saines habitudes de vie et aux dangers des régimes amaigrissants.
Il n’existe pas de solution miracle à la perte de poids autre que la persévérance, la volonté et l’accès à de l’information de qualité. À ce sujet, un professionnel de la santé comme votre pharmacien pourra guider les jeunes et les moins jeunes dans cette démarche.