La routine comme thérapie pour les troubles affectifs bipolaires
La maladie affective bipolaire, aussi appelée trouble maniaco-dépressif, se caractérise par des variations extrêmes de l’humeur, laquelle peut passer d’un pôle à l’autre en peu de temps. De façon plus précise, une personne atteinte de maladie affective bipolaire présente classiquement une succession de phases de grande agitation (phase de manie) et de phases de grande tristesse (phase dépressive).
Une étude récemment parue apporte une nouvelle avenue thérapeutique potentiellement efficace dans le traitement de la maladie affective bipolaire. Selon la chercheuse en chef de l’étude, on observe typiquement chez les gens atteints d’un tel trouble un grand bouleversement des mécanismes de régulation de l’horloge interne. Il faut être extrêmement précautionneux envers tout élément pouvant perturber le délicat équilibre de vie des patients. Suivre une routine quotidienne constituerait, selon son équipe, une méthode efficace pour établir un sentiment de stabilité dans la vie de ces gens. Le simple fait d’établir une routine pour dormir, manger et travailler pourrait avoir des répercussions bénéfiques sur la qualité de vie des personnes émotionnellement instables. Apprendre à anticiper et à faire face à différents stress, identifier les facteurs déclencheurs d’une crise à travers les relations interpersonnelles, voilà quelques-unes des mesures mises à l’épreuve par ces scientifiques.
Afin d’objectiver les répercussions de l’établissement d’une routine de vie chez les personnes souffrant de maladie affective bipolaire, les chercheurs ont observé 175 patients atteints d’une forme avancée de la maladie. Tous recevaient une médication de base, mais seulement une partie des patients à l’étude ont bénéficié d’un enseignement sur la routine de vie. Les résultats ont permis de démontrer chez ce second groupe un taux moindre de rechutes par rapport aux personnes recevant uniquement le traitement médicamenteux. Le simple fait de favoriser une structure de vie plus stable était associé à une phase de maintenance pouvant aller jusqu’à deux ans sans rechute émotionnelle importante.
Ainsi, même si le traitement médicamenteux demeure la base de la thérapie pour les personnes atteintes d’une maladie affective bipolaire, il faut garder à l’esprit que de simples modifications des habitudes de vie, aussi banales soient-elles, peuvent améliorer de façon substantielle la qualité de vie des personnes émotivement instables.