Les enfants et la pollution urbaine

Les jeunes qui grandissent dans un environnement pollué auraient des poumons sous-développés qui demeureront probablement dans cet état à l’âge adulte.

Tous peuvent observer les changements morphologiques majeurs et très rapides qui surviennent chez les adolescents. Le corps s’allonge, la voix mue, les traits du visage se modifient. Nous ne pouvons toutefois pas voir si facilement les transformations internes de l’organisme.

Les poumons sont de bons exemples. Ils se développent grandement chez les jeunes entre dix et dix-huit ans. Les filles ont habituellement des poumons complètement développés à l’âge de leur majorité alors que les garçons devront attendre encore quelques années pour atteindre leur plein potentiel pulmonaire. La fonction pulmonaire sera stable pendant quelques années et diminuera par la suite tandis que la personne vieillit. Des chercheurs ont voulu évaluer l’effet de la pollution de l’air sur la maturation des poumons. Près de 2000 enfants ont été suivis de l’âge de dix ans jusqu’à leur dix-huitième anniversaire dans douze communautés du sud de la Californie. Leur santé pulmonaire ainsi que les niveaux des principaux polluants de leur ville étaient mesurés. À ce jour, il s’agit de la plus longue étude qui ait tenté d’étudier les effets de la pollution de l’air sur la santé des enfants. Selon les résultats de l’étude, les jeunes vivant dans un milieu très pollué ont cinq fois plus de risque d’avoir une capacité pulmonaire basse comparativement à leurs compatriotes vivant dans une région moins polluée. Une capacité pulmonaire basse signifie que la personne présente au plus une capacité pulmonaire de 80 % de la normale à cet âge. On ne peut pas restreindre les conclusions de cette étude au sud de la Californie puisque les polluants étudiés se retrouvent normalement dans tous les environnements urbains. Les effets à court terme comprennent des rhumes plus graves que la normale. À plus long terme, le risque de mortalité attribuable aux maladies cardiovasculaires et respiratoires est augmenté. Un déficit de la capacité pulmonaire aura probablement un impact tout au cours de la vie de l’enfant. Peu de recours existent pour corriger une faiblesse déjà existante des poumons. Cette étude suggère que l’amélioration de la qualité de l’air apporterait des bénéfices substantiels à la santé des jeunes. Selon l’Organisation mondiale de la santé, trois millions de personnes décéderaient annuellement des suites de la pollution atmosphériques, ce qui correspond à 5 % des 55 millions de décès annuels dans le monde. La pollution de l’air est présente dans toutes les grandes villes mais s’aggrave durant les jours de grande chaleur, causant le smog, ce brouillard toxique de polluants atmosphériques. Différents gaz et particules irritantes agissent alors de concert pour gêner la respiration.

Si vous vous trouvez dans une ville en alerte de smog, il est recommandé de diminuer vos activités et celles de vos enfants aux heures chaudes de la journée. Toute pratique sportive intense est alors déconseillée parce qu’une augmentation de la fréquence respiratoire accroîtra la quantité de substances polluantes qui pénétreront au plus profond des poumons. Mieux vaut alors réserver l’exercice et les jeux vigoureux aux matinées et aux soirées. Pour vos promenades en famille, évitez aussi les grands axes routiers et recherchez les espaces verts.