Hypothyroïdie : vivez-vous au ralenti?
L’hypothyroïdie est loin d’être rare : on estime qu’un pourcent (1 %) de la population canadienne en souffre. Connaissez-vous ce trouble hormonal?
L’hypothyroïdie est loin d’être rare : on estime qu’un pourcent (1 %) de la population canadienne en souffre. Connaissez-vous ce trouble hormonal?
Notions de base sur la thyroïde
La thyroïde est une petite glande en forme de papillon située à la base du cou devant la pomme d’Adam. Elle produit des hormones essentielles car celles-ci participent à tous les aspects du métabolisme.
L’iode est essentiel à la production d’hormones thyroïdiennes. Cet oligo-élément est retrouvé naturellement dans les produits de la mer et les plantes cultivées dans des sols riches en iode. Dans les pays industrialisés, l’ajout obligatoire d’iode au sel de table a fait disparaître les troubles d’hypothyroïdie grave liée à une carence en iode. Les carences en iode sont néanmoins encore fréquentes dans plusieurs pays en voie de développement, ce qui se traduit dans la population par la présence de goitres ou du crétinisme, un trouble caractérisé par un retard du développement général des enfants.
La glande thyroïde produit principalement deux hormones, la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3). Celles-ci maintiennent la vitesse à laquelle le corps brûle les graisses et les sucres, aident à maîtriser la température corporelle, influencent le rythme cardiaque et contribuent à réguler la production de protéines.
Si la production d’hormones thyroïdiennes est trop importante, l’organisme « surchauffe »; : la personne souffre par exemple d’insomnie, devient irritable ou perd du poids. C’est l’hyperthyroïdie.
À l’inverse, si la thyroïde ne produit pas suffisamment d’hormones (un trouble appelé hypothyroïdie), on observe un ralentissement du métabolisme.
Au début, les symptômes d’hypothyroïdie peuvent être si ténus ou si vagues, que la personne atteinte peut les attribuer au fait qu’elle vieillit ou à un surmenage. Or, à mesure que le métabolisme ralentit, certains signes et symptômes deviennent plus apparents. Voici les plus courants :
- Fatigue
- Apathie
- Sensibilité accrue au froid
- Constipation
- Peau pâle et sèche
- Ongles et cheveux cassants
- Enflure du visage
- Voix enrouée
- Gain de poids inexpliqué
- Faiblesses, douleurs et raideurs musculaires
- Douleur, raideur ou enflure des articulations
- Dépression
- Troubles de la mémoire
Il existe une foule de causes possibles à l’hypothyroïdie, notamment une maladie auto-immunitaire, le traitement de l’hyperthyroïdie, une radiothérapie pour traiter un cancer de la tête ou du cou, une chirurgie de la thyroïde ou la prise de certains médicaments.
La bonne nouvelle est que l’hypothyroïdie est très facile à diagnostiquer et à traiter.
Quand consulter?
On recommande de voir un médecin si vous vous sentez fatigués sans raison et si vous présentez d’autres signes ou symptômes d’hypothyroïdie tels qu’une peau pâle, un visage enflé, de la constipation ou une voix enrouée. Le médecin de famille est alors le premier interlocuteur.
Pour faciliter le travail du médecin et permettre qu’il réponde à vos questions durant la consultation, voici ce que vous pouvez préparer :
- Une liste de vos symptômes, même s’ils ne semblent pas liés au problème qui a mené à la consultation médicale.
- Une liste de renseignements personnels, incluant votre niveau de stress et tout changement récent dans votre vie.
- Une liste des médicaments, vitamines et suppléments que vous prenez.
- Les questions que vous souhaitez poser au médecin.
Pour diagnostiquer l’hypothyroïdie, un test sanguin est nécessaire.
Quel est le traitement de l’hypothyroïdie?
Le traitement habituel de l’hypothyroïdie consiste en la prise d’un comprimé par jour d’hormones thyroïdiennes de remplacement, normalement la lévothyroxine. La lévothyroxine se présente habituellement sous la forme de petits comprimés dont la marque la plus connue est Synthroid®.
Après une à deux semaines de traitement, la personne remarque habituellement une augmentation de son niveau d’énergie. Le corps prend quelques semaines à atteindre un nouvel équilibre. Une prise de sang est habituellement effectuée environ six semaines après le début du traitement, pour vérifier si la dose est adéquate. On y mesure le taux d’une substance appelée TSH. Si elle est trop élevée, c’est signe que le corps nécessite une dose plus élevée d’hormones thyroïdiennes.
La lévothyroxine ne cause généralement pas d’effet indésirable si elle est administrée à la dose adéquate. Comme l’hypothyroïdie est une maladie chronique, il faut poursuivre le traitement à vie, sans quoi les symptômes réapparaîtront peu à peu. Puisque la dose adéquate doit être minutieusement adaptée aux besoins de chacun, un suivi médical annuel est nécessaire.
Certains médicaments, suppléments ou même aliments peuvent interagir avec la capacité de l’organisme à absorber la lévothyroxine. Le pharmacien vérifiera qu’il n’y a pas d’interaction entre la lévothyroxine et vos autres médicaments, si vous en prenez et vous conseillera sur le meilleur moment de le prendre. Consultez toujours votre pharmacien avant de prendre un médicament sans ordonnance car certains sont contre-indiqués chez les patients qui prennent de la lévothyroxine.