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Les infections transmissibles sexuellement en hausse au Québec

Publié le 21 octobre 2015 à 14:42 / Mis à jour le 3 août 2020 à 19:18

Un récent rapport du Ministère de la santé et des services sociaux dresse un portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang au Québec. Les données montrent une explosion des cas de syphilis et l’apparition d’une « nouvelle » ITS, la lymphogranulomatose vénérienne, particulièrement chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Il semblerait que les gens, particulièrement les jeunes, négligent de se protéger.

La syphilis était presque totalement disparue au Québec en 1998. Depuis, le nombre de personnes infectées ne cesse de croître. Les experts prévoient une augmentation du nombre de cas de 56 % pour l’année en cours par rapport à 2005. Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes sont particulièrement touchés. Cette infection évolue en trois phases. Les premiers symptômes sont des lésions (ulcères) au niveau des organes génitaux. Par la suite, des lésions peuvent apparaître sur la peau (tronc, mains, pieds) et les muqueuses (bouche, gland, anus) et s’acompagner de symptômes ressemblant à ceux de la grippe (fièvre, fatigue, douleurs musculaires). Si elle n’est pas traitée par des antibiotiques, elle peut plus tard entraîner des séquelles neurologiques, cardiaques, digestives, oculaires et psychiatriques.

La lymphogranulomatose vénérienne est une infection relativement nouvelle au Québec, bien qu’elle existait ailleurs sur la planète avant. Le premier cas a été signalé à Montréal en 2003. Un deuxième cas est apparu l'année suivante, puis 26 cas en 2005. Le rapport du Ministère en prévoit 43 cette année, principalement ches des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Cette infection évolue également en trois phases. Des petites papules non douloureuses apparaissent en premier lieu à l’endroit où la bactérie a pénétré dans le corps, et durent quelques jours. Quelques semaines plus tard, les personnes infectées peuvent ressentir de la fièvre, des frissons, des malaises, une perte d’appétit, des douleurs musculaires ou des douleurs dans les articulations. Des ganglions douloureux dans l’aine ou une inflammation de l’anus et du rectum se développent et s’accompagnent de douleurs rectales, d’écoulement clair ou teinté de pus ou de sang, d’une envie constante d’aller à la selle et des douleurs ou des crampes. Finalement, si la personne n’a pas guéri par elle-même ou n’a pas été traitée par des antibiotiques, l’infection peut entraîner de graves complications, telles l’enflure et la déformation des organes génitaux ou du rectum.

Bien que ces infections soient relativement nouvelles dans notre paysage, elles ne constituent pas les ITS les plus fréquentes. Les infections causées par le virus du papillome humain (VPH), dont les condylomes sont une manifestation, l’herpès génital et la chlamydia, sont les ITS les plus fréquentes. On note également une augmentation du nombre de cas de gonorrhée. Phénomène inquiétant, la bactérie qui cause cette infection serait de plus en plus résistante au traitement antibiotique traditionnel. Elle nous oblige à revoir les choix de traitement optimaux. Le nombre de cas d’hépatite C est en baisse; la plupart des gens infectés sont des utilisateurs de drogues intraveineuses. Cette infection entraîne des dommages importants, et le traitement n’est pas de tout repos car il entraîne beaucoup d’effets indésirables.

La plupart des ITS ne donnent pas de symptômes évidents de leur présence, surtout au début de l’infection. Il est alors possible de la transmettre sans le savoir. Les signes et symptômes peuvent apparaître et disparaître d’eux-mêmes. Les ITS ne se traitent pas toutes par des antibiotiques. Celles qui sont causées par des virus ne réagissent pas aux antibiotiques. On dispose d’antiviraux pour les traiter, mais on ne peut pas les guérir la plupart du temps. Les personnes infectées en demeurent porteuses et peuvent le transmettre à leurs partenaires sexuels. Même celles causées par une bactérie ne sont pas banales. Chez les femmes, l’infection peut atteindre l’utérus et les trompes de Fallope et entraîner une salpingite, voire même la stérilité. Certaines ITS augmentent également le risque de contracter d’autres ITS, l’hépatite ou le VIH.

La meilleure façon de se protéger contre les ITS demeure d’adopter des pratiques sexuelles sécuritaires. Le condom en latex masculin ou féminin est le meilleur moyen de protection dont nous disposons pour l’instant, même s’il n’est pas parfait. Les lésions infectieuses (p. ex. d’herpès ou de condylomes) peuvent se situer ailleurs que sur la zone couverte par le condom. Malgré tout, il est recommandé d’utiliser le condom avec chaque nouveau partenaire sexuel et de conserver cette pratique durant la première année d’une relation monogame. Après ce délai, il est possible de cesser son utilisation si les deux partenaires ont passé des tests de dépistage des ITS et ne sont pas infectés. Pour certaines infections qui ne se guérissent pas (p. ex. l’herpès), il est respectueux d’avertir tout nouveau partenaire sexuel de sa condition.

Malheureusement, même si on répète souvent le message de prévention dans les médias, les écoles et autres tribunes publiques, il semblerait que de plus en plus de gens négligent de se protéger adéquatement. Comme le dit la campagne d’information du Ministère, « Le condom, ce n’est pas un luxe »;. « Que feriez-vous pour le plaisir? Uriner des lames de rasoir? Essuyer des sécrétions verdâtres? Gratter vos plaies? Devenir stérile? »; Entre vous et moi, le jeu n’en vaut pas la peine.

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