Publié le 17 décembre 2014 à 8:20 / Mis à jour le 8 mai 2018 à 20:52

Les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) sont des infections évitables. On pourrait croire qu’avec la quantité d’information facilement disponible de nos jours les ITSS seraient en décroissance. Pourtant c’est tout le contraire. Non seulement on observe depuis quelques années une recrudescence du nombre de cas d’ITSS, mais en plus ceux-ci sont parfois plus difficiles à traiter parce qu’ils sont devenus résistants au traitement.

Les ITSS incluent toutes les infections, bactériennes ou virales, qui peuvent être transmises au cours d’une relation sexuelle ou par le contact avec le sang, par exemple, la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis, l’herpès génital, le virus du papillome humain (VPH), le VIH et l’hépatite C. Toute personne qui a un comportement à risque (p. ex. avoir des relations sexuelles non protégées, faire l’usage de drogue injectable) augmente ses probabilités de contracter une ITSS, peu importe son âge, son orientation sexuelle, son passé, son niveau d’éducation ou son statut social.

Le nombre de cas d’ITSS bactériennes connaît depuis quelques années une augmentation importante. Par exemple, entre 1997 et 2011, les cas de chlamydia (près de 20 000 cas en 2011) et de gonorrhée ont triplé au Québec, alors que les cas de syphilis sont passés de moins de 10 à plus de 600. Près de 50 % des cas de chlamydia touchent les jeunes de 15 à 24 ans ce qui en fait l’ITSS la plus fréquente dans ce groupe d’âge. En plus d’être plus nombreux, de plus en plus de cas de gonorrhée sont résistants aux antibiotiques ce qui complique considérablement le traitement. La multiplication des cas d’ITSS bactériennes et la progression des souches de bactéries résistantes aux antibiotiques sont préoccupantes car les ITSS bactériennes peuvent entraîner de graves complications, notamment des problèmes de fertilité (atteinte inflammatoire pelvienne, grossesse ectopique, stérilité).

Même si le VIH n’est plus un sujet chaud de l’actualité, il est toujours bien présent au Québec. L’amélioration des traitements fait toutefois en sorte que les personnes qui le contractent ont aujourd’hui une meilleure qualité de vie et une espérance de vie beaucoup plus longue. On estime qu’un peu moins de 20 000 personnes vivent avec le VIH présentement au Québec. Le nombre de nouveaux cas diagnostiqués annuellement (environ 300) est relativement stable depuis quelques années, mais de nombreuses personnes porteuses du virus ignoreraient encore leur état et pourraient donc transmettre le virus sans le savoir. Ce sont encore aujourd’hui les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes qui représentent le groupe le plus à risque de contracter le VIH. La prévention auprès des utilisateurs de drogues injectables semble avoir donné de bons résultats puisque ce groupe compte pour moins de 5 % des nouveaux cas diagnostiqués chaque année.

Avec l’inclusion d’un vaccin contre le VPH dans le calendrier de vaccination universel, on s’attend à voir une baisse marquée des cas d’infections et de complications liées à ce virus (p. ex. cancer du col de l’utérus, de l’anus, du vagin, du pénis) au cours des prochaines années.

Il est difficile d’identifier les raisons précises des augmentations marquées de certaines ITSS, qui varient probablement d’une infection à l’autre, mais la banalisation du risque dans certains milieux, la recherche de partenaires sexuels sur Internet et une baisse de la visibilité des campagnes de prévention (et peut-être l’abandon des cours de sexualité dans les écoles) pourraient expliquer en partie cette recrudescence.

Chose certaine, il est possible de prévenir les ITSS en adoptant des comportements à faible risque :

  • Exigez le port du condom avec tout nouveau partenaire sexuel jusqu’à ce que la relation soit stable.
  • Si vous n’êtes pas dans une relation monogame, passez un test de dépistage régulièrement. N’attendez pas d’avoir des symptômes, car la plupart des ITSSS en causent peu ou pas du tout.
  • Ne prenez pas de drogues, qu’elles soient injectables ou non. L’utilisation de drogues non injectables ne peut pas transmettre d’ITSS mais elle peut vous faire adopter des comportements à risque (pour cette même raison, soyez aussi vigilant lorsque vous consommez de l’alcool).
  • Si vous désirez avoir un tatouage ou un piercing, faites affaire avec un salon de bonne réputation et assurez-vous que le personnel utilise du matériel à usage unique.
  • Ne pensez pas que vous êtres à l’abri en raison de votre âge ou de votre statut social. Les ITSSS ne font aucune discrimination! 
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