Cigarette et syndrome métabolique : un lien démontré
Le syndrome métabolique constitue un facteur de risque majeur de souffrir éventuellement d’une maladie cardiaque ou du diabète de type II. En effet, les personnes qui sont atteintes d’un tel syndrome présentent typiquement une association de symptômes qui signent un mauvais pronostic au niveau cardiaque et endocrinien. Classiquement, le syndrome métabolique est caractérisé par la présence simultanée d’au moins trois des cinq critères suivants: une obésité abdominale (tour de taille supérieur à 88 cm chez la femme ou 102 cm chez l’homme), une pression artérielle élevée (supérieure à 135/85 mmHg), un taux de sucre sanguin élevé (supérieur à 6,1 mmol/L à jeun), une diminution du « bon cholestérol » (HDL-C inférieur à 1,3 mmol/L) et une augmentation de la concentration sanguine des triglycérides (supérieure à 1,7 mmol/L). Les symptômes précurseurs de l’apparition d’un tel syndrome émergent souvent dès l’enfance ou l’adolescence.
Une étude parue dans la revue scientifique Circulation de l’American Heart Association avait comme objectif d’évaluer si la cigarette pouvait constituer un facteur de risque de syndrome métabolique chez les adolescents. Les chercheurs ont interrogé près de 3000 jeunes âgés de 12 à 19 ans. Tous les participants ont été évalués afin de déterminer s’ils présentaient ou non un syndrome métabolique. Ils étaient également interrogés sur leur consommation ou leur exposition quotidienne à la cigarette. Les résultats de l’étude ont permis de démontrer que près de 6 % des adolescents interrogés répondaient aux critères du syndrome métabolique. Une analyse plus approfondie a permis de mettre en évidence une augmentation significative de la prévalence du syndrome en fonction de la consommation de cigarette. Ainsi, si les adolescents les moins exposés présentaient un taux d’incidence de syndrome métabolique de 1,2 %, ce taux augmente à 5,4 % chez ceux qui subissent l’effet de la fumée secondaire de leur entourage et à 8,7 % chez les adolescents qui fument régulièrement.
Le fait de fumer serait donc associé à un risque plus élevé de souffrir du syndrome métabolique et ce, dès l’adolescence. Les chercheurs croient que la nicotine contenue dans la cigarette pourrait être impliquée dans le processus de résistance à l’insuline et donc jouer un rôle dans la survenue du syndrome métabolique. Considérant que le tabac, le diabète et les maladies cardiovasculaires sont des causes importantes de mortalité en Amérique du Nord, des interventions sont nécessaires dès l’enfance pour sensibiliser les jeunes aux lourdes conséquences des mauvaises habitudes de vie.