Une maîtrise étroite des glycémies diminue le risque de maladies cardiovasculaires chez les diabétiques
Une étude américaine de longue durée (17 ans) apporte une réponse à une question importante : est-ce qu’une maîtrise étroite des glycémies permet de prévenir les maladies cardiovasculaires chez les diabétiques de type 1? Selon cette étude, une maîtrise intense du taux de sucre sanguin pourrait réduire de moitié ce risque.
Les chercheurs savaient qu’il existe un lien entre le diabète et les maladies cardiovasculaires : au moins les deux tiers des patients diabétiques décèdent d’une telle maladie. Des études antérieures avaient aussi montré qu’une maîtrise adéquate du taux de sucre sanguin permet de prévenir les complications aux yeux, aux reins et aux nerfs. On ne disposait cependant d’aucune preuve attestant que le maintien de glycémies optimales prévient aussi les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux.
Les 1441 patients admis à l’étude étaient âgés de 13 à 39 ans et souffraient de diabète de type 1. Cette forme de la maladie est moins fréquente que le diabète de type 2. Elle se manifeste habituellement en bas âge à la suite de la destruction des cellules productrices d’insuline du pancréas.
La moitié des participants à l’étude ont reçu une thérapie intensive visant à maintenir leur taux de sucre sanguin bas en permanence. Ce régime impliquait habituellement trois injections ou plus d’insuline par jour. Les autres participants recevaient la thérapie traditionnelle constituée d’une ou deux injections d’insuline par jour. Ce traitement était plus facile à respecter pour les patients, mais maintenait leur taux de sucre sanguin à un niveau plus élevé.
On utilise la mesure de l’hémoglobine glyquée (quantité de sucre attachée aux molécules d’hémoglobine, une constituante naturelle du sang) pour évaluer la maîtrise à long terme des glycémies. Au cours de l’étude, on espérait que les patients astreints à la thérapie intensive maintiendraient un taux d’hémoglobine glyquée inférieur à 6 %. En pratique, ils ont réussi à conserver une moyenne de 7 %, contre 9 % pour les patients diabétiques assignés au traitement traditionnel.
Après six ans et demi, les chercheurs ont pu confirmer que la thérapie intensive a un effet protecteur sur les yeux, les reins et les nerfs. Après cette annonce, tous les patients ont reçu de l’enseignement sur la thérapie intensive et les deux groupes ont bientôt atteint une maîtrise similaire de leur taux de sucre sanguin.
Avec le passage des années, les événements cardiovasculaires sont progressivement apparus. Les chercheurs ont alors observé une différence prononcée entre les deux groupes. Les patients qui avaient obtenu une maîtrise stricte de leurs glycémies plusieurs années auparavant ont subi 57 % moins d’événements cardiovasculaires que le groupe de patients ayant suivi la thérapie conventionnelle. Une période de maîtrise serrée du taux de sucre sanguin semble donc apporter une protection à long terme.
Des études futures permettront de confirmer si ces résultats sont aussi applicables au diabète de type 2, souvent lié à l’obésité et qui apparaît à un âge plus avancé. On sait toutefois qu’une maîtrise étroite des glycémies par les diabétiques de type 2 permet de prévenir les complications aux nerfs, aux yeux et aux reins.
Cette importante étude rappelle l’importance d’une maîtrise étroite des glycémies chez les patients diabétiques, un objectif qui demande toutefois un effort quotidien important. Les diabétiques qui souhaitent en savoir davantage peuvent consulter les professionnels impliqués dans le traitement de cette maladie - pharmaciens, médecins, nutritionnistes et infirmières.