Une nouvelle souche résistante de VIH sème l’inquiétude
Les autorités sanitaires new-yorkaises sont en état d’alerte après qu’un homme infecté par une souche du VIH hautement résistante aux médicaments ait complètement développé le sida seulement quelques mois après son diagnostic.
Ce cas clinique soulève la possibilité qu’une variante particulièrement coriace du VIH se dissémine parmi les hommes gais et bisexuels qui consomment la drogue méthamphétamine. L’homme dans la mi-quarantaine n’avait pas été traité pour le VIH avant qu’il soit diagnostiqué en décembre. Il soutenait avoir plusieurs partenaires sexuels masculins et avoir eu des pénétrations anales non protégées, souvent sous l’effet d’une forme cristallisée de méthamphétamine. Les comportements à risque pourraient être encore plus dangereux maintenant, puisque les médicaments que nous utilisons actuellement pour ralentir l’infection ont été inutiles contre la souche du VIH qui a infecté ce New-Yorkais.
La souche du VIH ayant infecté cet américain s’est révélée résistante à trois des quatre types de médicaments antirétroviraux utilisés pour garder le virus sous contrôle. On sait que les patients traités pour le VIH développent des résistances aux médicaments, mais il est extrêmement rare qu’une personne n’ayant jamais été traitée ne réponde pas aux médicaments.
Le virus d'immunodéficience humaine (VIH) est le virus qui cause le syndrome d'immunodéficience acquise (sida). Le VIH attaque le système immunitaire, causant ainsi une maladie chronique progressive rendant les gens atteints vulnérables aux infections opportunistes et aux cancers. La durée entre la contamination et le développement du sida varie grandement d’une personne à l’autre, en fonction de leur biologie, du virus, des traitements, etc. La période moyenne dépasse maintenant 10 ans entre le moment où l'infection est transmise et le moment où le sida est diagnostiqué. Le sida est mortel. Il n'existe aucune façon de le guérir. Il se transmet par contact sanguin, par le partage d’aiguilles souillées, par des relations sexuelles non protégées ou de la mère au nourrisson lors de la grossesse, de l’accouchement ou de l’allaitement.
Environ 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, les deux tiers d’entre elles demeurant en Afrique subsaharienne. Plus de 56 000 Canadiens en sont présentement infectés. Il n’existe actuellement aucun remède pour guérir le sida, mais que des médicaments qui ralentissent l'invasion du corps par le virus. Les autorités de santé publique s’inquiètent depuis longtemps de l’abandon par les hommes homosexuels et bisexuels de pratiques sexuelles sécuritaires, notamment du port du condom lors de la pénétration anale, mesure ayant grandement contribué à endiguer l’épidémie de sida au cours des années 1980 et 1990, avant que les antirétroviraux soient disponibles. On s’inquiète aussi beaucoup de la popularité grandissante des méthamphétamines qui facilitent grandement la transmission du VIH en augmentant les sensations sexuelles et en altérant le jugement.
Pour éviter la contamination par le VIH, les utilisateurs de drogues intraveineuses ne devraient jamais réutiliser une aiguille, surtout si une autre personne l’a déjà utilisée. Des programmes d’échange de seringues sont disponibles dans certaines pharmacies et centres d’intervention auprès des toxicomanes partout au Québec. La consommation de drogues altère le jugement et peut mener à des comportements sexuels à risque.
L’utilisation du condom (qu’il soit conçu pour les hommes ou les femmes) est indispensable pour éviter la contamination par le VIH lors de rapports sexuels. Son utilisation doit être maintenue tant qu’une relation stable et durable n’est pas engagée depuis plusieurs mois et que les deux partenaires n’ont pas subi chacun un test de dépistage. Une fois que l’abandon du condom est possible et qu’il en est ainsi décidé par le couple, le risque de contamination demeure si des rapports sexuels ont lieu sans protection avec d’autres partenaires.