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Et si on n’avait pas de Guide alimentaire?

Publié le 22 novembre 2017 à 1:14 / Mis à jour le 7 juin 2022 à 13:46

Il fait les manchettes depuis près d’un an. Certains le croient même dépassé et vieux jeu. Devinez-vous de quoi il est question ? Oui, il s’agit du Guide alimentaire canadien. A-t-on raison ou tort de le détester autant?

Depuis le début de l’année 2016, les Canadiens s’insurgent contre la lenteur des procédures entourant la révision du Guide alimentaire canadien. Les nouvelles autour de ce sujet chaud se sont multipliées lorsque les Américains ont dévoilé leurs nouvelles lignes directrices en matière de santé et de nutrition en janvier dernier. Et pourtant… Ces lignes directrices sont essentiellement réécrites aux 5 ans, avec de légers changements ou mises à niveau selon les données probantes issues du monde scientifique. Il faut dire que je ne suis pas tombé de ma chaise lorsque j’ai vu les principaux changements apportés par les experts chez nos voisins du Sud.

Cette huitième édition ne renferme pas de grosses surprises et a même été ouvertement critiquée comme étant trop conservatrice, alors que la science évolue rapidement et que de nouvelles évidences montrent des associations négatives concernant la consommation de certains aliments. Par exemple, notons que les nouvelles lignes directrices américaines ne font pas état de la consommation de viande rouge, de bacon et de charcuteries, alors que l’Organisation mondiale de la santé publiait l’automne dernier un communiqué sur le sujet en déclarant haut et fort que la consommation de viande rouge augmentait les risques de cancers. Certains médias décriaient haut et fort que les puissants lobbys du bœuf étaient derrière le report de la future recommandation sur la viande rouge et les charcuteries pour la prochaine édition des lignes directrices à paraître dans 5 ans. 

Une copie de la diète méditerranéenne?

Sommairement, on y dépeint la diète méditerranéenne avec plus de protéines végétales, de fruits, de légumes, de légumineuses, de noix, d'huile d'olive, etc. Les nouvelles lignes directrices américaines ne sont pas très limitatives et prône plutôt une alimentation variée et équilibrée qui se calque fortement sur la diète méditerranéenne. Les experts parlent alors de profils alimentaires. Ils encouragent donc de consommer une majorité d’aliments qui contribuent à une saine alimentation dont les suivants :

  • Une variété de légumes colorés allant de vert foncé, à rouge et orange, en passant par les légumineuses (haricots et pois chiches) et autres légumes féculents (panais, courges d’hiver, pois verts, etc.).
  • Une variété de fruits consommés frais et entiers de préférence.
  • Produits céréaliers, dont au moins la moitié devrait être consommés sous forme de grains entiers.
  • Des produits laitiers sans gras ou faible en gras, y compris le lait, le yogourt, le fromage et/ou les boissons de soya enrichies.
  • Une variété d'aliments riches en protéines, y compris les fruits de mer, les viandes maigres, la volaille, les œufs, les légumineuses, les noix, les graines et les produits à base de soya.
  • Les huiles végétales.

Dans la foulée du scandale, Santé Canada a mis en ligne le Cahier d'exercices sur le Guide alimentaire canadien, un outil qui permettra de récolter vos opinions par rapport à l’actuel Guide alimentaire et qui orientera le gouvernement vers de nouvelles avenues pour la création du prochain. Mais que nous révèle ce questionnaire ? J’ai rempli le questionnaire pour vous montrer les grandes orientations sous-jacentes :

  • Personnalisation : veut-on un guide axé sur la famille ou sur soi ? Cela est important, car selon les réponses obtenues, on obtiendra un Guide soit qualitatif ou quantitatif.
  • On sort de la maison : le prochain Guide risque de donner des conseils d’achat pour optimiser ses choix à l’épicerie et au restaurant.
  • La fin des portions ? Santé Canada désire savoir si la population désire toujours se fier à des portions ou aimerait avoir des conseils généraux en matière de saine alimentation, des profils alimentaires (ex. manger plus ou moins de certains types d’aliments), des recommandations sur les choix à privilégier ou à limiter ou encore sur des nutriments spécifiques.
  • Des recommandations sur la transformation des aliments devraient également voir le jour. Dans le Cahier d’exercices sur le Guide alimentaire canadien, Santé Canada met beaucoup l’accent sur cuisiner à la maison et sur le degré de transformation des aliments, un peu à la manière du Guide alimentaire brésilien.
  • De nouvelles recommandations sur la consommation de sucre devraient voir le jour.
  • Serait-ce la fin des 4 groupes alimentaires ? Santé Canada désire savoir si le regroupement actuel des aliments convient. À mon avis, nous devrions laisser tomber ce mode de classification et encourager la consommation de certains aliments tels que les légumes, les fruits, les noix, les légumineuses, les graines, les poissons, le yogourt. Ces aliments ressortent dans la littérature scientifique comme étant associés à un meilleur profil alimentaire. Le nouveau Guide devrait se basé sur ces profils, un peu comme les nouvelles lignes directrices américaines et ainsi abandonné les 4 groupes tels qu’on les connait.

On sait déjà que le prochain Guide alimentaire canadien sera créé en faisant appel à des experts dans le domaine de l’alimentation et de la santé, à des associations de professionnels de la santé, à des organisations non-gouvernementales s’intéressant à la santé et des fonctionnaires fédéraux, provinciaux et territoriaux. L’industrie sera donc exclue des procédures, ce qui a longtemps été reproché à Santé Canada. Les gens veulent un Guide neutre, transparent et qui n’a subi aucune influence extérieure de la part des lobbys, des producteurs, des restaurateurs et de l’industrie. 

Prochain rendez-vous en 2017 lorsque Santé Canada partagera les ébauches des nouvelles recommandations sur la saine alimentation. Serons-nous déçus ? Le temps nous le dira !

Familiprix en collaboration avec Hubert Cormier

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