Le régime Atkins : attention!
Le populaire régime Atkins ne s’est pas montré plus efficace que le traditionnel régime pauvre en gras et en calories sur une période de plus de six mois. Les adeptes des régimes à faible teneur en glucides subissent également plus d’effets secondaires que les autres personnes tentant de perdre du poids.
Le régime Atkins et autres diètes semblables ont connu ces dernières années une popularité considérable. Plus de 45 millions de livres ont été vendus à travers le monde et de nombreux articles de journaux et magazines vantent régulièrement les mérites de ces régimes. Une étude suggère que ce mode d’alimentation ne serait pas si efficace que proclamé pour demeurer mince.
La diète Atkins et autres diètes similaires ont été popularisées dans les années 1860. Elles préconisent une alimentation à faible teneur en glucides (pain, pâtes, fruits, etc.) et à forte teneur en protéines (viande, soya, produits laitiers, etc.). Les glucides, ou sucres, sont la principale source d’énergie du corps. Les protéines et les matières grasses sont transformées en sucre par l’organisme pour fournir de l’énergie. Ces régimes se fondent sur le principe qu'un organisme privé de glucides tirera plutôt son énergie de ses réserves de gras, menant du fait même à une perte de poids. Les aliments proscrits de ce régime peuvent toutefois contenir des vitamines, des minéraux, des antioxydants et autres nutriments qui sont essentiels à la santé.
Des études cliniques ont simultanément suivi deux groupes tentant de perdre du poids, l’un s’astreignant au régime Atkins et l’autre au plus traditionnel régime de restriction des matières grasses et des calories. Après six mois de suivi, les personnes adeptes du régime Atkins avaient perdu plus de poids que l’autre sous-groupe. Cet écart est toutefois disparu après un an d’étude.
À court terme (six mois), les chercheurs ont de bonnes raisons de croire que le régime à faible teneur en glucides permet une perte de poids appréciable. Cette diminution de la masse graisseuse a aussi des effets bénéfiques sur l’organisme, dont une diminution du risque d’être affligé de maladies cardiovasculaires ou de diabète de type 2.
À plus long terme toutefois, le portrait dressé par les chercheurs s’assombrit. Les fervents du régime Atkins ont commencé à reprendre du poids après six mois de diète. Les règles de ces diètes seraient particulièrement difficiles à suivre à long terme. Après six mois, les gens se lasseraient de la grande restriction de la diversité alimentaire et ne souhaiteraient plus se priver de leurs aliments préférés. Plus les sacrifices d’un régime sont importants, plus les excès après son abandon risquent être grands, ce qui pourra avoir des effets désastreux sur la reprise de poids. Du même coup, plusieurs entreront dans le cycle infernal des régimes « yo-yo » où le poids oscille constamment entre les périodes de privation et la cessation des régimes, ce qui n’a rien de très bénéfique pour l’organisme et pour le bien-être. Le corps se rappelle qu’il a été privé et s’organise pour se faire des réserves pour la prochaine privation. À la longue, on prend plus de poids au lieu d’en perdre.
De surcroît, les individus qui ont suivi le programme de réduction des glucides pour un an ont commencé à ressentir des maux de tête, des faiblesses musculaires, des crampes et de la diarrhée. Selon l’un des auteurs de l’étude, ces symptômes seraient l’indice d’une carence en glucides. Il faudrait minimalement ingérer 150 grammes quotidiennement de glucides pour assurer un apport en glucose (sucre) suffisant à notre cerveau, aux muscles et aux autres organes. Le régime Atkins en recommande de 20 à 30 grammes par jour au début de la diète.
Les chercheurs affirment enfin que la diète Atkins peut être un bon choix pour une perte de poids à court terme mais qu’après six mois, un régime alimentaire suivant les recommandations habituelles et un programme d’exercice devraient être adoptés. Le Guide alimentaire canadien suggère notamment la consommation de plus de cinq portions de fruits et légumes par jour, la réduction de l’apport en matières grasses et l’ajout de produits céréaliers de grains entiers tels le pain, les pâtes et le riz. Seul un changement du mode de vie pourra assurer une perte de poids durable.