Trop d’encouragements pour nos enfants?
Les parents sont habituellement très fiers du progrès scolaire, de l’amélioration sportive ou du bon comportement de leurs enfants et le disent souvent à leur progéniture. Si les encouragements et les compliments des adultes sont essentiels au développement harmonieux de l’estime de soi durant l’enfance, certaines données suggèrent néanmoins qu’un excès de louanges pourrait causer plus de mal que de bien.
Dans la dernière édition d’une revue américaine s’adressant aux éducateurs, on s’interroge à savoir si nos enfants sont trop félicités. Le postulat en vogue depuis des années est que l’estime de soi devrait être central dans l’éducation des jeunes. Cette théorie soutient que si les enfants croient en eux-mêmes, le succès suivra naturellement. Or, les études montrent que l’estime de soi ne produit pas nécessairement de meilleurs étudiants : certains rapports indiquent même que les élèves des pays où l’éducation est très centrée sur la confiance en soi, en Amérique du Nord par exemple, traînent la patte derrière les autres pays.
L’article cite une récente étude où l’on a demandé à des enfants de huitième année provenant de la Corée et des États-Unis s’ils sont bons en mathématiques. Parmi les jeunes Américains, 39 % ont répondu qu’ils excellent en mathématiques, contre seulement 6 % des jeunes Coréens. La réalité est toutefois différente. Les enfants de la Corée ont obtenu de bien meilleurs résultats que leurs confrères américains.
D’après ce magazine, les félicitations en grande quantité peuvent faire oublier la fierté et la satisfaction éprouvée par un véritable accomplissement ou progrès. En conséquence, les enfants se concentrent davantage sur la récompense et moins sur l’apprentissage ou l’amélioration. C’est pourquoi un échec peut être dévastateur et déroutant pour les élèves dont la confiance se base sur un ego gonflé, plutôt que sur leurs habiletés réelles.
Cela ne veut pas dire qu’il faille diminuer nos encouragements! Les éducateurs et les parents devraient plutôt prendre l’habitude d’être plus spécifiques dans leurs paroles. Par exemple, à la place de dire à votre aînée « Tu es intelligente! », on pourrait lui dire « Je suis fier de tes progrès en mathématiques. ». Ainsi, si votre fille éprouve des problèmes avec un concept mathématique, elle risque moins de penser « qu’elle n’est pas intelligente » et de se sentir abattue. Elle aura probablement plus confiance en elle pour mettre plus d’effort à comprendre cette notion difficile.