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Le trouble dysphorique prémenstruel, qu’est-ce que c’est?

Publié le 17 avril 2024 à 11:55 / Mis à jour le 17 avril 2024 à 15:14

Beaucoup de femmes connaissent le syndrome prémenstruel (SPM) et l’expérimentent chaque mois avant leurs règles. Cependant, une autre entité, énormément moins connue, existe aussi : le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM). Jusqu’à 8 % des femmes ayant des menstruations en subissent les violents contrecoups mensuellement. Celles qui ont plus de 30 ans seraient les plus touchées. Ces femmes portent pourtant un autre poids : celui de la méconnaissance et de l’incompréhension. Démystifions tout cela!

Le TDPM débute classiquement quelques jours avant le début des menstruations (durant la phase lutéale, soit de l’ovulation jusqu’aux règles) et les symptômes se résorbent graduellement après le début des saignements. Il affecte profondément le quotidien de la personne qui en est atteinte, et touche particulièrement sa santé mentale. Plusieurs femmes rapportent une dévalorisation de leur personne, voire des idées suicidaires. Leur entourage ne les reconnait plus, elles peuvent même s’absenter de l’école ou du travail. Elles se sentent stigmatisées par ce mal invisible sur lequel elles n’arrivent pas à mettre un nom.

Si la cause exacte du TDPM reste encore un mystère, plusieurs hypothèses ont été avancées et une semble plus plausible : la piste hormonale. En effet, comme il se déclenche avant les règles, les fluctuations hormonales associées aux cycles menstruels pourraient en être à l’origine. Certaines femmes pourraient y être plus sensibles, ce qui déclencherait le TDPM. Des recherches sont toutefois encore nécessaires…

Ce n’est pas la même chose que le syndrome prémenstruel?

Le SPM et le TDPM constituent deux entités distinctes, mais avec quelques similitudes. Le SPM se manifeste principalement par des symptômes physiques comme les seins douloureux, des douleurs et crampes abdominales, des maux de tête, etc. Des affections mentales sont aussi possibles, mais elles seront de moins grande intensité que pour le TDPM. Les deux pathologies se ressemblent beaucoup et sont fréquemment confondues. On croit cependant que la cause pourrait être la même, soit les changements dans les niveaux d’hormones. Toutefois, le SPM est beaucoup plus fréquent, touchant jusqu’à 90 % des femmes avant la ménopause. En bref, on retiendra que le TDPM est une forme sévère de SPM. Il est également important de préciser que le TDPM n’est d’ailleurs pas une maladie mentale.

Cela me ressemble… et si c’était ce que j’avais?

En résumé, selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V), pour être atteint du TDPM il faut remplir plusieurs critères plus ou moins complexes :

Au moins deux cycles menstruels doivent être affectés par au moins 5 symptômes parmi les suivants et débuter environ une semaine avant les règles, puis s’estomper ensuite :

  • Fluctuations rapides et importantes de l’humeur
  • Colère ou sensibilité intensifiée
  • Tristesse ou déprime
  • Anxiété ou nervosité
  • Perte d’intérêt pour les loisirs habituels
  • Manque de concentration
  • Fatigue importante
  • Changements dans l’appétit
  • Problèmes de sommeil : insomnie ou, au contraire, somnolence accrue
  • Sentiment de perdre le contrôle
  • Manifestations physiques : douleurs menstruelles ou musculaires, seins sensibles, ballonnements.

La personne doit être affectée dans son quotidien ou ressentir une détresse. Ces symptômes ne doivent pas pouvoir être expliqués par une autre cause : médicamenteuse ou médicale par exemple.

Attention! Ces informations sont présentées à titre informatif et ne constituent pas un diagnostic, seul un professionnel de la santé ayant une formation adéquate peut poser le diagnostic de TDPM.

Et ensuite, on en fait quoi? Ça se guérit?

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) a été bénéfique dans le SPM, il est donc probable qu’elle le soit aussi pour le TDPM en complément d’une autre thérapie. La TCC est un type de psychothérapie utilisé dans plusieurs types de pathologies. Plusieurs traitements peuvent être tentés pour essayer d’atténuer les symptômes, qui ne fonctionnent pas toujours parfaitement selon la personne :

  • Une classe d’antidépresseurs, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ISRS), semblent démontrer des résultats prometteurs. Ils peuvent être pris tous les jours ou être débutés environ une dizaine de jours avant les menstruations.
  • Les hormones sont aussi une autre piste intéressante : les contraceptifs oraux, particulièrement ceux contenant de la drospirénone (un type de progestérone) et une faible dose d’œstrogènes, ont montré leur efficacité. L’idée? Limiter au maximum les fluctuations hormonales par la prise en continu du médicament.

Pour celles chez qui tout a échoué, d’autres traitements plus drastiques sont à l’étude :

  • L’injection d’un médicament créant une sorte de ménopause médicamenteuse, qui présente beaucoup d’effets indésirables.
  • La chirurgie en ultime recours.

Ces traitements comportent de nombreuses contre-indications et ne conviennent pas à tout le monde, il est primordial de consulter un professionnel de la santé pour décider d’un traitement approprié à la situation de chacun.

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