« Non! Je n’en veux pas! » Les parents de bambins doivent souvent faire face aux caprices de ceux-ci envers la nourriture : ils refusent de manger plusieurs aliments, jouent avec la nourriture, prennent leur temps pour finalement ne rien avaler. Pourquoi les enfants sont-ils difficiles et que peut-on faire pour améliorer la situation?
S’alimenter est un apprentissage. Du lait maternel au goût constant, le bébé est par la suite confronté à des odeurs et à des goûts très variés dès qu'on commence à le nourrir à la cuillère. Un refus des nouveaux aliments commence souvent aux environs de deux ans pour atteindre son maximum entre quatre et sept ans.
Certains caprices des jeunes enfants sont normaux et s’expliquent de plusieurs façons. En bas âge, l’enfant est naturellement attiré vers des aliments sucrés, mais il aime aussi les aliments qui stimulent ses sens. Ainsi, les couleurs vives et la nourriture qu’on peut manipuler ont souvent la faveur des tout-petits. Les bambins ressentent également le besoin de s’affirmer : ils découvrent à cet âge qu’ils peuvent décider dans une certaine mesure ce qu’ils mangeront ou non, d’où leur désir d’exercer ce « pouvoir ». Les jeunes enfants ont par ailleurs un fort besoin de sécurité, appréciant particulièrement la routine et le connu. Goûter un nouvel aliment représente alors un risque qu’ils hésitent parfois à prendre.
On peut favoriser de saines habitudes alimentaires chez les tout-petits de plusieurs façons. Dans tous les cas, il faut s’adapter à l’enfant tout en demeurant patient et persévérant… Il faut que l’âge se passe! L’ambiance lors des repas a une influence primordiale. Apprendre à prendre le temps de manger et à y prendre plaisir tout en découvrant les saveurs, les couleurs et les textures des aliments est un enseignement dont les enfants bénéficient toute leur vie. Les jeunes enfants apprennent à apprécier des aliments variés en partageant les repas avec des amis et les membres de leur famille. Ils captent facilement la perception de leurs proches vis-à-vis certains aliments et seront par conséquent plus réceptifs aux nouvelles expériences gustatives. Les enfants d’âge préscolaire aiment habituellement les plats simples et peu relevés. Dans la planification des repas, il est approprié de tenir compte des préférences des enfants et de leur servir des choses familières, bien qu’il faille également diversifier tant les aliments, les textures que les couleurs. On devrait aussi encourager l’enfant et le féliciter lorsqu’il fait des progrès et goûte de nouveaux aliments. Il serait aussi souhaitable d’obliger l’enfant à goûter un tout petit morceau d’un nouvel aliment, sans toutefois le forcer à poursuivre s’il n’aime pas. Il peut être utile de lui expliquer que nous apprécions maintenant certains aliments que nous avons détestés la première fois. Il faut parfois essayer plusieurs fois avant d’aimer une nouvelle chose! Si un enfant n’a plus faim, on ne devrait pas le forcer à terminer son assiette. Si toutefois il vous semble qu’il n’a pas suffisamment mangé, rien ne sert de le sermonner. Il devra simplement assumer les conséquences de ses actes, c’est-à-dire patienter jusqu'au prochain repas. Permettez aux enfants de se familiariser avec les nouveaux aliments. Si un enfant a l’habitude de refuser les fruits, stimulez sa curiosité à propos de ceux-ci. Choisissez un fruit que l’enfant pourra toucher, peser, sentir, goûter. Plus le bambin connaît d’avance un aliment, plus il y a de chances qu’il y goûte de bon gré. Les jeunes enfants aiment aussi donner un coup de main lors de la préparation du repas. De plus, ils seront souvent plus ouverts à essayer un aliment qu’ils ont aidé à préparer. On se doit aussi de développer l’autonomie des tout-petits pour l’alimentation. Ainsi, sans entrer dans des détails complexes, il serait bon d’expliquer les notions de base de nutrition afin qu’ils puissent jauger la qualité de leurs choix alimentaires. Par exemple, un enfant devrait savoir que des fruits et des légumes sont de meilleures collations que des bonbons.