Les oeufs n’ont pas d’effets cardiovasculaires néfastes
Chez des adultes en santé, manger deux oeufs par jour durant six semaines n’a pas d’effet néfaste sur la fonction endothéliale, l’une des mesures du risque cardiovasculaire, et n’augmente pas le taux de cholestérol sanguin. Une étude récente suggère que la consommation d’oeufs n’est pas dommageable pour le coeur, contrairement à ce que certaines personnes soutiennent. Selon les résultats obtenus par ces scientifiques, l’avoine abaisserait pour sa part le taux de cholestérol sanguin.
L’endothélium tapisse l’intérieur des vaisseaux sanguins. Loin d’être inactif, il libère des substances qui dilatent ou contractent les vaisseaux sanguins et qui interviennent dans la coagulation. Chez une personne en santé, un équilibre se crée entre ces différentes substances. Chez une personne malade, le déséquilibre peut entraîner la contraction des vaisseaux sanguins, l’adhésion des globules blancs à la paroi des vaisseaux, l’activation des plaquettes qui contribuent à la coagulation du sang, la formation de caillots et l’inflammation de la paroi des vaisseaux. Tous ces phénomènes prédisposent au développement de l’athérosclérose. Une mauvaise fonction endothéliale serait donc un signe précoce de maladies vasculaires. On peut mesurer la fonction endothéliale par des tests sanguins spécifiques.
Des chercheurs ont évalué l’effet de la consommation d’avoine et d’oeufs sur la fonction endothéliale de 49 adultes sains. Ce paramètre est demeuré stable dans les deux groupes pendant toute la durée de l’étude. En outre, la consommation d’oeufs n’a pas augmenté les taux de cholestérol sanguin totaux et LDL, le « mauvais cholestérol », tout comme l’avoine qui a significativement diminué ces marqueurs.
Puisque les oeufs contiennent du cholestérol, on recommande généralement de limiter leur consommation, dans le but de réduire le risque cardiovasculaire. Cependant, la majeure partie du cholestérol circulant dans notre organisme est fabriquée par le foie; un faible pourcentage provient de l’alimentation. Il apparaît de plus en plus clair que le cholestérol alimentaire a un effet beaucoup plus négligeable sur le risque cardiovasculaire que le gras saturé et les gras trans. Ces résultats ont été obtenus chez des personnes en santé et ne sont possiblement pas applicables aux personnes souffrant de maladies cardiovasculaires. D’autres études seront nécessaires pour évaluer l’impact de la consommation quotidienne d’oeufs chez des gens malades.
L’oeuf est un aliment fort intéressant. En plus d’être une source peu coûteuse de protéines de qualité, sa densité nutritionnelle est très élevée. Il contient plusieurs vitamines (D, E et K) et minéraux (fer, phosphore, sélénium et iode) essentiels. Bien qu’il contienne un peu de cholestérol, il est riche en gras mono- et polyinsaturés qui sont bénéfiques pour la santé cardiovasculaire.
De son côté, l’avoine contient une importante quantité de fibres solubles, retrouvées aussi dans l’orge, les légumineuses et les agrumes. Ces substances se trouvent la plupart du temps au coeur des végétaux. Dans le petit intestin, les résidus alimentaires s'agglutinent sur celles-ci pour être ensuite évacués hors de l'organisme. Dans le côlon, les fibres solubles sont attaquées par les bactéries. Au contact des liquides, ces fibres deviennent visqueuses et favorisent ainsi le glissement des résidus. Consommées avec beaucoup d’eau, elles réduiraient notamment le risque de cancers colorectaux et abaisseraient le cholestérol sanguin.
Nous aurions donc intérêt à intégrer ces aliments à notre alimentation. Quelques recherches dans des livres de recettes permettent de varier les menus et les collations.