Que penser de l’homéopathie?

L’homéopathie, vous connaissez? Il s’agit d’une médecine douce, élaborée par un médecin allemand au 19ème siècle, qui consiste à traiter une maladie quelconque avec un amalgame de substances dérivées de minéraux, de plantes ou d’animaux fortement diluées. À fortes doses, ces substances auraient la propriété de causer des symptômes apparentés à ceux de la maladie que l’on veut traiter. Selon les homéopathes, plus ces substances sont diluées, plus elles sont efficaces pour guérir une maladie ou soulager un symptôme. Ce principe est d’ailleurs à la base de la théorie de l’homéopathie. Il va sans dire que les fondements mêmes de cette médecine douce ont de longue date été fortement contestés par la communauté scientifique. Plusieurs chercheurs se sont penchés sur l’efficacité de l’homéopathie et ont obtenu des résultats mitigés, alimentant de la sorte le débat sans trancher de façon définitive.

Un article récemment paru dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet apporte un avis définitif et franc sur le sujet : l’homéopathie n’est pas plus efficace qu’un placebo. Ainsi, on peut penser que l’homéopathie a trop longtemps bénéficié d’un laisser-faire de la part des professionnels de la santé, et ces derniers devraient désormais être honnêtes avec leurs patients quant à l’absence de bénéfices de cette alternative thérapeutique.

C’est à la suite d’une vaste analyse de la littérature existante à ce sujet que les auteurs de l’article paru dans The Lancet ont fondé leurs conclusions. Ils ont comparé un total de 220 études, dont la moitié portait sur l’efficacité de l’homéopathie par rapport à un placebo, alors que l’autre partie évaluait l’effet des médicaments traditionnels, toujours en comparaison avec le placebo. Les médicaments traditionnels et homéopathiques y étaient utilisés pour des maladies aussi variées que l’asthme, les troubles neurologiques et divers problèmes gynécologiques. La médecine traditionnelle s’est montrée sans conteste la plus efficace. Plus encore, on n’a pu établir de preuves convaincantes de la supériorité de l’homéopathie par rapport à un placebo pour aucune des études passées au crible par les chercheurs.

Pour ces scientifiques, le temps pour de nouvelles études quant aux effets de l’homéopathie est révolu. Selon eux, le poids des 220 études passées au peigne fin est suffisamment imposant pour lever le voile sur le léger doute qui subsistait toujours. C’est ainsi qu’ils concluent de façon définitive sur ce qu’il en est réellement de cette médecine douce, émettant un avis clair et sans appel sur un sujet resté trop longtemps nébuleux.