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Faire tomber les tabous de la dépression

Publié le 21 octobre 2015 à 14:42 / Mis à jour le 3 mars 2020 à 15:51

De toutes les maladies mentales, la dépression est la plus fréquente. Elle toucherait 12 à 26 % des femmes et 4 à 12 % des hommes au cours de leur vie. Elle apparaît le plus souvent à l’âge adulte, mais elle peut aussi survenir chez les enfants et les adolescents. Elle serait très fréquente chez les personnes âgées, particulièrement celles qui sont isolées ou qui souffrent de maladie chronique ou invalidante.


Un trouble médical comme un autre 

La dépression n’est pas une faiblesse de caractère. C’est une maladie au même titre que l’hypertension ou le diabète. Dans le cas de la dépression, on observe un déséquilibre dans les quantités de certaines substances du cerveau. Ces substances, appelées neurotransmetteurs, jouent un rôle essentiel au bon fonctionnement du cerveau.


Personne n’est à l’abri de la dépression, cependant certaines personnes peuvent être plus à risque. Ainsi, les personnes qui vivent un événement traumatique (deuil, accident, acte violent), qui souffrent d’une maladie chronique ou invalidante (paralysie, cancer, Alzheimer, etc.), qui vivent un stress important dans leur vie quotidienne (p. ex. problèmes financiers, perte d’emploi, parent qui assume seul la charge d’une famille) seraient plus à risque de faire une dépression.


Certaines personnes ne connaîtront qu’un seul épisode de dépression dans leur vie. Toutefois, pour bien des gens, la dépression est une maladie chronique avec des périodes de récidive et de rémission.


Je me sens déprimée : suis-je dépressive? Plusieurs épreuves de la vie peuvent avoir un impact sur l’humeur. Ainsi, il est tout à fait normal de se sentir triste lors du décès d’un proche ou de la perte d’un emploi. Normalement, cette tristesse s’estompe avec le temps. Toutefois, si elle perdure ou s’aggrave et s’accompagne d’autres symptômes (notamment insomnie ou tendance à dormir tout le temps, augmentation ou perte de l’appétit, sentiment de culpabilité excessive, diminution de la capacité de concentration, idées suicidaires), il pourrait s’agir d’une dépression. Il est important de consulter un médecin pour obtenir de l’aide, surtout si la personne présente des idées suicidaires.


Quels sont les types de dépression? Il existe de nombreux types de dépression. Voici les plus fréquents :


La dépression clinique est une maladie grave où la tristesse ou la perte d’intérêt prédomine et qui a des répercussions marquées sur les autres aspects de la vie (relations avec les autres, performance au travail par exemple). Elle s’accompagne de symptômes physiques comme une perte d’appétit, de l’insomnie, des maux de têtes et de la léthargie. Ces symptômes varient beaucoup d’une personne à l’autre.


La dépression post-partum survient à la suite d’un accouchement. Ses symptômes ressemblent à ceux de la dépression clinique, mais dans ce cas-ci la dépression affecte la relation entre la mère et son bébé.


Le trouble affectif saisonnier survient généralement l’automne ou au début de l’hiver et disparaît au printemps (bien qu’il existe aussi une dépression d’été). Il revient année après année et semble lié au cycle de la lumière.


La dépression de type mélancolique est caractérisée par une perte d’intérêt pour presque toutes les activités ou l’absence de réaction à des stimuli habituellement considérés agréables. Les symptômes physiques y sont généralement dominants.


Dans la dépression atypique, la personne présente des symptômes qui semblent opposés à ceux de la dépression clinique : augmentation de l’appétit et prise de poids, agressivité et irritabilité, hypersomnie (c.-à-d. dormir plus qu’à l’habitude).


Faut-il traiter la dépression? Certaines personnes croient que la dépression se réglera d’elle-même et qu’il ne sert à rien de la traiter. C’est un mythe. Une dépression nuit au fonctionnement social de la personne qui en souffre et a des répercussions sur sa santé. On sait par exemple qu’elle affaiblit le système immunitaire et peut provoquer des changements physiques irréversibles dans le cerveau.


Non seulement, il faut la traiter, mais il faut la traiter le plus rapidement possible. En effet, plus une personne avec des symptômes de dépression tarde à commencer un traitement, plus ses chances d’obtenir une rémission de sa maladie (c’est-à-dire la disparition de ses symptômes) diminuent. Par ailleurs, ses risques de récidive (c’est-à-dire faire une autre dépression) et de suicide augmentent. Il faut donc intervenir le plus tôt possible.


Comment traite-t-on la dépression? Les antidépresseurs sont des médicaments qui servent à rétablir l’équilibre dans les neurotransmetteurs du cerveau. Il en existe plusieurs classes qui agissent sur différents neurotransmetteurs. Comme on ne possède pas encore de test qui nous permet d’identifier quel neurotransmetteur est en déséquilibre dans le cerveau, le choix de l’antidépresseur doit parfois passer par une période d’essais et d’erreurs. Le médecin considérera plusieurs paramètres avant de choisir un médicament particulier, notamment la prise d’autres médicaments et les caractéristiques du médicament en fonction des symptômes du patient (un médicament qui cause de la somnolence pour un patient qui se plaint d’insomnie par exemple).


Il faut prendre l’antidépresseur pendant plusieurs semaines avant d’observer une amélioration des symptômes. Si ceux-ci s’estompent, le traitement sera poursuivi avec le même médicament. S’il n’y a pas d’amélioration, le médecin pourra essayer un nouvel antidépresseur.


Combien de temps faut-il poursuivre le traitement? Les experts recommandent de poursuivre le traitement au moins six mois après avoir obtenu le plein effet du médicament (c.-à-d. que les symptômes sont bien maîtrisés par l’antidépresseur). Comme de deux à quatre mois sont généralement nécessaires pour atteindre cette étape, un traitement antidépresseur devrait donc durer de huit à dix mois.


Par ailleurs, environ le tiers des patients obtient une réponse complète avec le premier antidépresseur prescrit, le deuxième tiers obtient une réponse partielle et le dernier tiers ne répond pas du tout. Par conséquent, deux patients sur trois devront essayer plusieurs antidépresseurs avant de trouver chaussures à leur pied. Cette phase peut être extrêmement frustrante, mais il faut persévérer.


La psychothérapie est un complément essentiel au traitement médicamenteux. Alors que ce dernier agit sur le cerveau pour rétablir l’équilibre des neurotransmetteurs, la psychothérapie sert à aider le patient à identifier et à mieux gérer les aspects de sa personnalité ou de son environnement qui ont contribué à la dépression.


Il existe aussi des groupes de soutien qui permettent d’échanger avec des personnes qui vivent une situation semblable à la nôtre et qui peuvent être une source de réconfort et de motivation très bénéfique.


Les antidépresseurs causent-ils de la dépendance? L’arrêt brusque d’un antidépresseur peut s’accompagner de symptômes désagréables, mais il ne s’agit pas d’un sevrage comme celui qui survient avec les substances illicites. Tout comme le corps a besoin de temps pour apprendre à fonctionner avec un antidépresseur, il a aussi besoin de temps pour apprendre à fonctionner sans lui.


Lorsque vient le temps d’arrêter le traitement, il faut procéder de façon très graduelle. Idéalement, l’arrêt devrait se faire sur une période de plusieurs semaines et sous supervision médicale.


L’adhésion au traitement, c’est primordial Parce que les antidépresseurs peuvent prendre plusieurs semaines avant d’être efficaces, qu’ils entraînent parfois des effets indésirables et que les patients sont parfois convaincus qu’ils n’ont pas besoin de traitement, l’adhésion au traitement est souvent difficile.


Il est important de s’éduquer sur la maladie et son traitement. Mieux on comprendra comment fonctionne les médicaments et comment évolue la dépression, plus on aura tendance à suivre le traitement tel que prescrit et meilleur sera notre pronostic.


La dépression est une maladie qui peut être traitée avec succès. Si vous croyez en souffrir, ne vous laissez pas isoler par les tabous qui entourent cette maladie. La mise en place rapide d’un traitement est essentielle pour augmenter vos chances de rémission et réduire votre risque de récidive, mais aussi pour améliorer votre qualité de vie. Prenez votre santé en main!

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