L’adhésion au traitement nécessite la participation active des patients
La mauvaise utilisation des médicaments coûte cher au système de santé. Les maladies non traitées ou mal traitées peuvent entraîner de graves complications et affecter grandement la qualité de vie. C’est pourquoi on parle de plus en plus de l’importance d’une bonne adhésion au traitement. Ce concept nécessite que le patient et son équipe traitante se soient concertés pour établir un plan de traitement. Le patient est donc un membre clé de l’équipe soignante. Le succès du traitement repose en partie sur ses épaules, car il est le dernier en bout de ligne à décider s’il prendra ou non les médicaments prescrits. Comment est-il possible de prendre sa place au sein de cette équipe? Notamment en posant des questions afin de bien mesurer les conséquences de ses actions sur sa santé.
En effet, plusieurs patients cessent de prendre leurs médicaments bien plus rapidement qu’ils ne le devraient. Ce comportement peut toutefois être mortel lorsque les médicaments prescrits traitent des maladies cardiaques ou le diabète. Par exemple, d’après une étude menée auprès de plus de 1500 patients hospitalisés pour un infarctus, un patient sur huit a cessé de prendre tous ses médicaments moins d’un mois après son retour à la maison. Seulement les deux tiers des patients prenaient encore les trois médicaments prescrits durant l’hospitalisation un mois après leur sortie de l’hôpital. Or, les personnes qui cessent prématurément leurs médicaments après un infarctus ont trois fois plus de risques de décéder au cours de la prochaine année que les patients qui poursuivent leur traitement médicamenteux. Les patients qui ne se rendaient plus à la pharmacie étaient davantage susceptibles d’être âgés, moins éduqués et célibataires. Comme autre exemple, une étude réalisée auprès de plus de 11 500 diabétiques a permis de constater que ceux qui ne prenaient pas régulièrement les médicaments prescrits ont un taux d’hospitalisation et de décès plus élevés que leurs pairs.
Lorsqu’un médecin vous prescrit un nouveau médicament, il est essentiel de vous informer afin de pouvoir jouer un rôle plus actif dans votre traitement. Ainsi, il est bon de savoir le nom du médicament, sa posologie, comment il agit et pendant combien de temps il faudra le prendre. Il est aussi bon de demander si certains aliments ou activités sont à proscrire lors de la prise de ce médicament. Vous devriez également demander les effets indésirables (effets secondaires) les plus fréquents et quoi faire s’ils surviennent. Dans plusieurs cas, les effets désagréables des médicaments s’amenuisent avec le temps, mais encore faut-il le savoir! Vous devriez aussi savoir quoi faire si vous oubliez de prendre une dose du médicament.
Il est primordial de donner du feedback à votre médecin et à votre pharmacien. Vous seul savez, par exemple, comment vous tolérez le médicament, s’il vous est difficile d’intégrer sa prise à votre horaire, si vous êtes confortable avec le diagnostic ou si vous trouvez le médicament trop coûteux pour votre budget. Si vous ne partagez pas ces renseignements avec l’équipe soignante, il leur manque de l’information pour optimiser votre traitement. En retour, vous ne bénéficiez pas des pleins avantages de votre thérapie.
Votre pharmacien est le spécialiste du médicament et il est facilement accessible! Si vous avez des interrogations à propos des médicaments ou si vous présentez des effets indésirables, parlez-lui en. Il pourra vous indiquer si une réaction est normale, vous suggérer des trucs pour les atténuer ou vous rediriger vers le cabinet du médecin si nécessaire. Si vous le souhaitez, il peut aussi vous remettre de la documentation écrite sur vos médicaments.