Le diabète de type 2 : une maladie méconnue
Le diabète de type 2 est un problème de santé majeur et revêt une très grande importance dans la société actuelle étant donné sa forte prévalence. Il survient le plus souvent chez les personnes de plus de 40 ans ayant un surplus de poids. On estime qu’environ le tiers des personnes atteintes de cette maladie ignorent qu’elles en souffrent. Environ 15 % des Québécois âgés de plus de 70 ans ont un diagnostic de diabète, mais cette proportion est probablement sous estimée puisque plusieurs diabétiques ne consultent pas malgré leurs symptômes.
QU’EST-CE QUE LE DIABÈTE DE TYPE 2 ?
Contrairement au diabète de type 1 (aussi appelé diabète insulinodépendant ou diabète juvénile) qui est généralement présent dès la naissance, le diabète de type 2 se développe tranquillement et fait son apparition à l’âge adulte. Il s’agit d’une maladie sournoise qui peut être présente pendant plusieurs années chez une personne avant que celle-ci ne ressente les symptômes qui l’amèneront à consulter. Parmi ces symptômes, on note une augmentation de la soif, du besoin d’uriner, de la fatigue et de l’irritabilité, une vision brouillée, des fourmillements ou une sensibilité réduite au niveau des mains ou des pieds, une perte de poids malgré une augmentation de l’appétit, un accroissement de la fréquence des infections (telles infections urinaires ou vaginites) ainsi que de l’impuissance (dysfonction érectile) chez l’homme. Si vous présentez ces symptômes, consultez votre médecin dès que possible.
Le diabète de type 2 peut s’illustrer par un épuisement du pancréas à sécréter de l’insuline. L’insuline est une substance destinée à permettre l’entrée du sucre dans les cellules, où elle jouera le rôle de carburant. Plus la maladie progresse, plus la sécrétion d’insuline par le pancréas diminue et plus le sucre a de la difficulté à entrer dans les cellules. Il en résulte une hyperglycémie, c’est-à-dire un taux trop élevé de sucre dans le sang. À long terme, l’hyperglycémie entraîne des lésions à certains organes.
Le taux de sucre dans le sang, appelé glycémie, se mesure à l’aide d’un glucomètre. On peut se procurer cet instrument dans la plupart des pharmacies, cliniques médicales et CLSC. Il ne nécessite qu’une très petite goutte de sang et le résultat est disponible en quelques secondes. Il est admis qu’une glycémie à jeun (au lever et avant les repas) supérieure à 7 mmol/L ainsi qu’une glycémie deux heures après le repas supérieure à 11 mmol/L sont caractéristiques du diabète.
QUI EST À RISQUE DE DIABÈTE ?
Bien qu’on ne connaisse pas la cause exacte du diabète, cette maladie est plus fréquemment observée chez les personnes de 45 ans et plus, chez celles souffrant d’embonpoint ou d’obésité ainsi que les personnes avec des antécédents familiaux de diabète. Les personnes ayant des ancêtres autochtones, latino-américains, africains ou asiatiques sont eux aussi plus à risque. De plus, les femmes ayant souffert de diabète gestationnel durant leur grossesse ainsi que celles ayant accouché d’un bébé de plus de neuf livres sont aussi à risque de souffrir du diabète de type 2 ultérieurement.
SOUFFRIR DU DIABÈTE, QU’EST-CE QUE ÇA IMPLIQUE ?
Comme nous l’avons déjà été expliqué, le diabète provoque l’augmentation des taux de sucre dans le sang. L’hyperglycémie, à court terme, entraîne les symptômes mentionnés plus haut, qui peuvent parfois paraître légers et anodins. Toutefois, à long terme, l’excès de sucre dans le sang peut provoquer des lésions graves à divers organes.
Par exemple, les personnes atteintes de diabète sont à risque accru de souffrir d’athérosclérose, une maladie caractérisée par l’épaississement des parois des gros vaisseaux sanguins. L’athérosclérose prédispose fortement aux maladies cardio-vasculaires, telles que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. De plus, l’effet du diabète sur les vaisseaux sanguins entraîne une mauvaise circulation du sang dans les jambes, augmentant ainsi les risques de caillots sanguins.
En s’attaquant aux vaisseaux sanguins, le diabète peut aussi porter atteinte aux reins. Avec le temps, le rein perd peu à peu sa capacité de filtration du sang et d’élimination des déchets produits par l’organisme. Ceci conduit à l’insuffisance rénale, une maladie entraînant une panoplie de complications.
L’oeil n’est pas épargné par le diabète. En effet, la rétine de l’oeil est particulièrement sensible aux taux sanguins de sucre qui demeurent continuellement élevés. Cette complication se nomme la rétinopathie diabétique et peut rendre aveugle.
Le système nerveux est lui aussi touché par les complications qu’entraînent le diabète. Il peut souffrir de ce qu’on appelle la neuropathie diabétique. Les diabétiques qui en sont atteints constatent une diminution marquée de leur sensibilité au niveau des pieds et des mains. Comme le diabète s’accompagne aussi d’une mauvaise circulation sanguine dans les jambes, une simple petite blessure au niveau d’un pied peut entraîner une grave infection, appelée le pied diabétique. Cette infection se traite généralement à l’hôpital par l’administration intraveineuse d’antibiotiques pendant plusieurs jours. Parfois l’infection est si avancée que le pied doit être amputé. Le diabète est d’ailleurs la première cause d’amputation au Canada.
DÉTECTER TÔT LE DIABÈTE
Étant donné les graves conséquences pouvant être associées au diabète, il est primordial de le dépister précocement afin de débuter un traitement adéquat le plus tôt possible. À cet effet, vous devriez faire mesurer votre glycémie une ou deux fois par année à partir de l’âge de 45 ans. Si vous avez un surplus de poids ou si des membres de votre famille souffrent déjà du diabète, il est préférable de faire mesurer votre glycémie plus fréquemment (aux trois mois) dès l’âge de 40 ans. Certaines pharmacies offrent de mesurer votre glycémie. Il est aussi possible de le faire lors d’une visite au CLSC ou chez votre médecin de famille.
Bien entendu, l’importance des mesures préventives n’est pas à négliger. La pratique d’un exercice physique modéré 30 minutes par jour ainsi qu’une alimentation équilibrée peuvent avoir une influence très favorable sur le cours de la maladie. Non seulement l’adoption d’un mode de vie sain peut empêcher l’apparition du diabète, mais elle peut aussi contribuer à son traitement et réduire le risque de complications associées à la maladie.