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Sexualité après un accouchement : tout savoir pour mieux vivre cette étape

Publié le 18 juillet 2025 à 11:28

Devenir parent transforme bien des aspects de la vie et la sexualité en fait partie. Pourtant, on en parle encore trop peu, comme si le désir et le plaisir devaient automatiquement revenir « à la normale » une fois bébé arrivé. La vérité, c’est que chaque expérience est unique, et il est essentiel de normaliser cette période de transition. Voici un tour d’horizon des réalités physiques, émotionnelles et relationnelles liées à la sexualité après l’accouchement, avec douceur et sans pression.

Des changements physiques bien réels

Après l'accouchement, le corps vit de nombreuses transformations, qui peuvent avoir un impact direct sur la vie sexuelle.

Sécheresse vaginale et inconfort

La chute des œstrogènes, particulièrement en période d’allaitement, peut entraîner une sécheresse des muqueuses vaginales, rendant les rapports parfois inconfortables, voire douloureux.

Douleurs ou cicatrices 

Qu’il y ait eu une déchirure, une épisiotomie ou une césarienne, le corps a besoin de temps pour se remettre. La peur de la douleur est normale.

Fatigue intense 

Les nuits écourtées, la récupération physique et la gestion du quotidien peuvent mettre la libido en veille.

Estime de soi fragilisée 

Certaines femmes ont l’impression de ne plus reconnaître leur corps. Cela peut affecter le sentiment de désirabilité et l’envie d’intimité.

Le rôle des hormones et de l’allaitement

L’allaitement influence grandement les hormones, notamment avec une hausse de la prolactine (hormone de production du lait), qui peut faire baisser le désir sexuel. Ce n’est ni un désintérêt pour son ou sa partenaire ni un problème personnel : c’est une réponse biologique normale du corps qu’il ne faut pas négliger.

Ce que vit la tête : émotions et pression sociale

La sexualité post-partum est aussi fortement influencée par l’état émotionnel.

Culpabilité et attentes 

Plusieurs femmes ressentent une pression à « retrouver une vie sexuelle normale », souvent trop rapidement.

Peur d’avoir mal ou de retomber enceinte

Même avec une contraception, certaines vivent une appréhension qui bloque le désir.

Dépression post-partum, anxiété ou baby blues

Ces états peuvent diminuer l’envie de se connecter à l’autre, sur tous les plans.

Il est important de se rappeler qu’avoir peu ou pas de désir après un accouchement n’est pas une anomalie. C’est un ajustement naturel qu’il faut comprendre et apprivoiser.

L’impact sur le couple

Ces changements touchent aussi la dynamique de couple :

Incompréhension possible du partenaire 

Il ou elle peut se sentir rejeté·e sans comprendre le contexte.

Détachement émotionnel ou physique 

Quand la fatigue ou les émotions prennent toute la place, l’intimité peut sembler secondaire.

Baisse de libido chez le ou la partenaire aussi  

Le stress, le manque de sommeil ou la peur de « faire mal » peuvent également freiner l’envie.

Partage des responsabilités 

Un partenaire engagé dans la coparentalité peut contribuer à alléger la charge mentale, ce qui a un impact direct sur le bien-être global… et la libido.

Repenser la sexualité : lenteur, tendresse et redécouverte

Bonne nouvelle : cette période est aussi l’occasion de réinventer la sexualité, en la sortant du cadre de la performance.

L’intimité au-delà de la pénétration  

La sexualité, ce n’est pas seulement le rapport sexuel tel qu’on le conçoit souvent. C’est le moment de se rappeler que la sexualité n’est pas que pénétro-centrée, ce sont aussi les caresses, les câlins, les regards, la connexion émotionnelle. Apprenez-en plus sur l’art de la connexion intime dans notre article à ce sujet.

Prendre son temps

Il n’y a pas de « date limite » pour reprendre les relations sexuelles. L’écoute du corps est la meilleure boussole.

Redécouvrir son plaisir  

certaines femmes affirment que leur sexualité devient plus riche, plus consciente et plus connectée après avoir traversé la maternité. Il peut être un bon moment également de se découvrir ou redécouvrir son plaisir grâce à la masturbation. C’est d’ailleurs une occasion de se tourner vers des pratiques comme le slow sexe.

Quelques conseils bienveillants

Parlez-en à un professionnel  

Que ce soit un·e sexologue, médecin ou physiothérapeute périnéal·e, il existe des ressources pour vous accompagner.

Communiquez avec votre partenaire 

Exprimer ses besoins, ses craintes et ses limites est essentiel.

Ne vous comparez pas

Chaque personne a son propre rythme. Ce qui est « normal », c’est ce qui vous convient à vous.

La sexualité après un accouchement n’est ni brisée ni perdue, mais il faut être conscient qu’elle est simplement en transformation. Avec du temps, de la douceur et une communication honnête, elle peut évoluer vers quelque chose de tout aussi beau et parfois même plus profond et satisfaisant.

Texte rédigé en collaboration avec Au lit avec Anne-Marie.

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