Une protéine pour isoler le cancer
Une protéine aurait la propriété de freiner la croissance du cancer en empêchant la formation des vaisseaux sanguins qui irriguent la tumeur.
Des chercheurs anglais de l’université de Bristol ont découvert qu’une protéine, la VEGF165b, peut affamer les tumeurs cancéreuses. Cette molécule fait partie de la famille des facteurs de croissance vasculaires endothéliaux, connus en anglais par les initiales VEGF.
La croissance de toute tumeur cancéreuse est liée à sa capacité à assurer son alimentation en sang, qui lui fournit les nutriments nécessaires à son expansion. Pour qu’un cancer croisse de la taille d’une tête d’épingle jusqu’à celle d’une balle de golf, son réseau d’alimentation en sang doit s’étendre notablement.
La plupart des formes de protéines VEGF aident les vaisseaux sanguins à se multiplier. Cette nouvelle forme de VEGF découverte en 2002, la VEGF165b, empêche pourtant la prolifération des vaisseaux sanguins nécessaires pour assurer le grossissement de la tumeur au-delà d’un millimètre.
Les chercheurs ont constaté que cette protéine est généralement retrouvée dans plusieurs tissus normaux, comme la prostate, mais qu’elle est absente lorsque le cancer est présent. Ils ont également cherché à mieux comprendre comment cette protéine fonctionne sur les vaisseaux sanguins.
La compréhension du fonctionnement de cette nouvelle protéine pourrait permettre de prévenir la prolifération d’une tumeur en l’affamant à l’aide des agents anticancéreux VEGF165b provenant du patient même. L’avantage d’utiliser cette protéine par rapport aux composés traditionnels est que cette molécule est produite naturellement par le corps. Plusieurs nouvelles thérapies contre le cancer visent à empêcher l’alimentation sanguine de la tumeur plutôt que d’attaquer les cellules cancéreuses. L’efficacité d’une thérapie bloquant les VEGF stimulant la multiplication des vaisseaux sanguins à l’aide d’anticorps a été récemment démontrée aux États-Unis lors d’études cliniques de grande envergure sur le cancer colorectal.
Les scientifiques travaillent actuellement à l’élaboration de traitements contre le cancer basés sur ces nouvelles connaissances. D’autres maladies pour lesquelles la prolifération de vaisseaux sanguins est nécessaire, telles certains problèmes oculaires ou l’arthrite, pourraient éventuellement être traitées par des mécanismes impliquant les VEGF.