Certains emplois augmenteraient le risque d’avoir un petit bébé

Les femmes représentent aujourd’hui près de la moitié des travailleurs au Québec et la grossesse en milieu professionnel peut parfois être problématique. Une équipe de l’Université Laval a ainsi tenté d’évaluer l’impact des conditions de travail sur le risque d’avoir un bébé de petit poids. Pour y parvenir, les chercheurs ont analysé l’information fournie lors d’entrevues téléphoniques réalisées après l’accouchement auprès de plus de 1500 mères ayant eu des bébés de faible poids et auprès de 4500 mères ayant eu des enfants de poids normal.

On s’intéresse aux nourrissons de faible poids car ceux-ci présentent un risque accru de plusieurs problèmes de santé à la naissance, notamment de bas niveaux d’oxygène et de sucre sanguin, ce qui peut compromettre leur croissance. Plusieurs études visant à mieux comprendre le lien entre les conditions de travail et leurs effets sur la grossesse ont été publiées au cours des dernières années. Leurs conclusions quant à la présence ou non d’un lien entre les conditions de travail et le poids des nourrissons à la naissance étaient toutefois contradictoires.. D’après les résultats obtenus par les chercheurs de Québec, plusieurs facteurs liés au travail peuvent augmenter la probabilité de mettre au monde un bébé de faible poids. Deux des facteurs de risque majeurs seraient d’avoir un horaire de travail irrégulier ou de travailler sur des quarts de travail. L’élimination de ces éléments avant la 24e semaine de grossesse, par exemple en assignant la femme à un poste plus sécuritaire ou en lui permettant un retrait préventif, pourrait toutefois ramener le risque d’avoir un bébé de faible poids au même niveau que celui des femmes ne devant pas subir ces stress. Quelques études antérieures avaient aussi suggéré que certains emplois plus épuisants, nécessitant de soulever des charges importantes, de rester debout durant de longues heures ou impliquant des horaires excessifs pouvaient augmenter le risque d’accoucher prématurément, d’avoir un bébé de faible poids et de souffrir d’hypertension durant la grossesse.

La plupart des femmes qui vivent une grossesse normale et qui travaillent dans un environnement sécuritaire seront en mesure de poursuivre leurs activités professionnelles durant presque neuf mois. Si une femme enceinte a un emploi physiquement exigeant, il est essentiel qu’elle discute avec ses superviseurs des options possibles pour faciliter sa grossesse.

Les travailleuses enceintes devraient prendre régulièrement des pauses pour s’asseoir ou marcher un peu (selon le cas), boire beaucoup d’eau et manger au besoin des collations nutritives. Il ne faut pas négliger l’importance du repos et d’un environnement calme. L’essentiel est de respecter les consignes médicales, s’il y en a, et de prévoir ses activités selon ses capacités.