Selon des chercheurs américains, il y aurait bel et bien un lien entre la gonorrhée et le cancer de la vessie chez les hommes.
En fait, il semblerait que ceux qui ont déjà contracté cette infection transmissible sexuellement (ITS) sont deux fois plus à risque de souffrir un jour d’un cancer de la vessie. Deux études antérieures avaient déjà mis la puce à l’oreille des chercheurs en suggérant qu’il puisse exister un lien entre ces deux maladies. Or, ces études avaient été menées de façon rétrospective, c’est-à-dire qu’on recueillait les renseignements sur l’infection après le diagnostic de cancer. La dernière étude parue est quant à elle prospective. Les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux de plus de 51 000 hommes pour qui les antécédents de gonorrhée étaient connus avant même que l’étude ne commence.
L’auteur principal de l’étude croit que l’inflammation causée dans la vessie par la bactérie qui provoque la gonorrhée serait l’élément clé qui puisse expliquer le lien identifié. Par contre, d’autres études seront encore nécessaires pour confirmer si c’est l’infection elle-même ou ses symptômes qui augmentent le risque. Les chercheurs veulent aussi exclure la possibilité que la gonorrhée puisse agir comme un marqueur pour le véritable agent causal, comme une autre infection par exemple.
Le cancer de la vessie affecte environ 6400 Canadiens par année. Certains facteurs semblent accroître le risque d’en souffrir, dont l’âge, le sexe masculin, le tabagisme et l’exposition à certains produits chimiques. Les principaux signes et symptômes d’un tel cancer sont la présence de sang ou de caillots dans l’urine, des spasmes de la vessie, une sensation de brûlure ou de douleur à la miction, de la douleur dans le bas du dos, l’envie fréquente d’uriner ou l’incapacité à le faire et la capacité réduite de la vessie. Comme ces symptômes ne sont pas propres au cancer de la vessie, il est important d’en discuter avec un médecin afin qu’il établisse un diagnostic.
Il est encore trop tôt pour établir un lien de cause à effet entre ces deux maladies. Par contre, les données actuelles suggèrent qu’il y a bel et bien un lien quelconque entre elles. La prévention des ITS demeure un moyen efficace de se prémunir du moins contre la gonorrhée.