Le taux de cholestérol sanguin varie selon les saisons
Une étude américaine vient de mettre en lumière les variations saisonnières des taux de cholestérol sanguin. Celui-ci aurait tendance à augmenter durant les mois d’hiver, pour ensuite diminuer durant l’été.
Des médecins du centre médical de l’Université du Massachusetts ont récemment publié les résultats d’une étude portant sur les variations saisonnières des taux de cholestérol. Ils ont suivi plus de 500 participants âgés de 20 à 70 ans pendant un an en mesurant leurs taux de cholestérol sanguin tous les trois mois.
Les résultats ont montré que les taux de cholestérol sanguin ont tendance à s’élever durant les mois d’hiver, avec un point haut en décembre ou en janvier, surtout chez les femmes. En moyenne, les hommes ont vu leur taux augmenter de 0,10 mmol/L tandis que le taux des femmes augmentait de 0,14 mmol/L durant l’hiver. Par ailleurs, chez les participants qui souffraient déjà d’un taux de cholestérol sanguin trop élevé, ce dernier subissait des variations saisonnières plus marquées : on a observé une augmentation moyenne de 0,28 mmol/L chez les hommes et de 0,47 mmol/L chez les femmes durant l’hiver.
L’hypercholestérolémie résulte d’un excès de particules de cholestérol circulant dans le sang. Celui-ci a tendance à s’agréger sur les parois des vaisseaux sanguins, formant la « plaque » qui prédispose aux maladies cardiovasculaires, notamment aux crises cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux (AVC). Plus du quart de la population adulte nord-américaine en est atteinte.
Selon les chercheurs, on ne peut expliquer ces variations saisonnières par les changements d’habitudes alimentaires et la pratique accrue d’activité physique liés au mode de vie estival. Cependant, les variations du volume sanguin peuvent en partie y contribuer. En effet, il a déjà été observé que le sang se dilue durant l’été, tandis qu’il se concentre durant l’hiver. Puisqu’on mesure la concentration sanguine du cholestérol, c’est-à-dire la quantité par rapport au volume de sang, il est logique de voir le taux de cholestérol augmenter durant l’hiver, en même temps que le sang lui-même se concentre. Toutefois, cette théorie ne saurait expliquer qu’en partie les variations saisonnières des taux de cholestérol sanguin.
Cette découverte aurait une implication importante en ce qui concerne les diagnostics d’hypercholestérolémie. Les médecins qui ont mené cette étude estiment que sur la totalité des diagnostics d’hypercholestérolémie ayant été donnés durant les mois d’hiver, 22 % seraient injustifiés. Ils recommandent donc un suivi à plus long terme chez les patients qui présentent un taux élevé de cholestérol sanguin durant l’hiver : des mesures supplémentaires pourraient être nécessaires dans les mois suivants afin de vérifier si le problème persiste durant l’été.
En résumé, les variations saisonnières des taux de cholestérol sanguin pourraient avoir une implication très importante dans le diagnostic et le traitement de l’hypercholestérolémie. Certaines personnes se croyant atteintes, probablement destinées à prendre un médicament toute leur vie pour traiter ce problème, pourraient s’avérer être en bonne santé. À l’inverse, les personnes souffrant véritablement d’hypercholestérolémie devront-elles augmenter les doses de leurs médicaments afin de palier à l’augmentation de leurs taux de cholestérol durant l’hiver? Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour trouver la signification clinique des résultats de cette étude. Il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions définitives qui influenceront le traitement de l’hypercholestérolémie. Pour l’instant, ces résultats demeurent des pistes de recherche.