Réponse sexuelle : comprendre les réactions du corps
La sexualité est une expérience qui implique le désir, les émotions et le plaisir, mais ce qu’on appelle la réponse sexuelle se concentre surtout sur les réactions physiologiques du corps. Elle décrit les changements du corps pendant l’excitation, le plateau, l’orgasme et le retour au calme. Ces réactions concernent autant les hommes que les femmes, mais leur rythme et leur intensité peuvent varier tant d’une personne à l’autre que d’une expérience à l’autre.
Comprendre ces phases aide à mieux saisir ce qui se passe dans l’organisme et à normaliser la diversité des expériences.
Les phases de la réponse sexuelle
Le modèle classique de la courbe de la réponse sexuelle peut être décrit en quatre étapes physiologiques : excitation, plateau, orgasme et résolution. On ajoute souvent le désir en amont, car il prépare le corps et l’esprit.
1- Le désir (en amont)
Le désir est l’élan qui précède l’excitation. C’est la seule phase de la réponse sexuelle qui comporte une dimension psychologique, puisqu’il prend naissance dans la tête à travers les fantasmes, les pensées érotiques ou la libido, aussi appelé le désir sexuel. Il est aussi influencé par les hormones, la qualité de la relation, le stress, la fatigue et bien d’autres facteurs. Le désir n’est pas une « performance » figée : il fluctue au gré des situations et des périodes de vie.
2- L’excitation
Au début de la courbe et au début du rapport intime, le corps se met en mouvement : la respiration et le rythme cardiaque augmentent, on retrouve de plus en plus de tensions musculaires et on y aperçoit le phénomène vasocongestion. La vasocongestion est la réponse physiologique visible : lubrification vaginale, érection, chaleur et rougeurs possibles. Cette phase peut être brève ou s’étirer dans le temps, selon la personne et le contexte.
3- Le plateau
L’excitation se stabilise à un niveau élevé. Le corps « maintient » l’intensité : respiration rapide, tension musculaire soutenue, sensibilité accrue.
- Chez plusieurs femmes : lubrification qui se poursuit, clitoris plus sensible et plus réceptif à la stimulation, congestion des tissus.
- Chez plusieurs hommes : érection stable, sensation d’« imminence » éjaculatoire qui peut aller et venir.
Le plateau sert de rampe d’accès vers l’orgasme; il peut durer quelques secondes ou plusieurs minutes, avec des variations d’intensité.
4- L’orgasme et l’orgaste
Il existe parfois une confusion entre orgaste et orgasme. En réalité, l’un est la base de l’autre.
- L’orgaste correspond au réflexe physiologique : les contractions involontaires des muscles pelviens, qui surviennent automatiquement lorsque l’excitation sexuelle atteint son pic. Chez l’homme, ce réflexe est généralement accompagné de l’éjaculation.
- L’orgasme se produit lorsque ce réflexe corporel est associé à une dimension subjective de plaisir. C’est donc un orgaste auquel s’ajoute l’expérience psychologique de plaisir. Autrement dit, il s’agit d’une sensation de jouissance, de libération et parfois de détente profonde.
En résumé : on peut avoir un orgaste sans le vivre comme un véritable orgasme (par exemple lors d’un rêve érotique ou d’un réflexe corporel), mais il n’y a pas d’orgasme sans orgaste.
5- La résolution
Retour au calme : respiration qui ralentit, relâchement musculaire, détente.
- Chez l’homme, cette phase inclut la période réfractaire : un temps de récupération pendant lequel une nouvelle érection ou un nouvel orgasme est temporairement impossible.
- Chez la femme, cette période est généralement absente ou très courte, ce qui peut permettre des orgasmes rapprochés ou multiples, bien que certaines ressentent une hypersensibilité au niveau du clitoris externe ce qui peut nécessiter une pause.
Hommes et femmes : ressemblances et différences
En ce qui concerne les différences entre les hommes et les femmes, les grandes étapes sont communes, mais le rythme et la durée varient :
- Femmes : l’excitation est parfois plus progressive, plateau modulable, possibilité d’orgasmes multiples en raison d’une période réfractaire courte ou absente.
- Hommes : l’éjaculation accompagne souvent l'orgasme; la période réfractaire peut toutefois avoir une durée variable selon l’âge, la santé, les hormones, le sommeil, etc.
Ces variations ne sont ni des avantages ni des désavantages, elles sont simplement des façons différentes pour le corps d’exprimer la réponse physiologique.
Ce qui influence la réponse sexuelle
La réponse sexuelle n’est jamais figée. Elle évolue selon :
- Physiologie : âge, hormones, contraception, maladies, traitements médicaux.
- Psychologie : stress, fatigue, émotions, image corporelle, estime de soi.
- Relation : communication, confiance, sécurité affective, contexte.
- Facteurs externes : alcool, drogues, certaines substances ou médicaments.
Ces facteurs influencent l’ensemble de la réponse sexuelle, de l’entrée dans la phase d’excitation, la durée du plateau, l’intensité de l’orgasme et la longueur de la période réfractaire.
À retenir
La réponse sexuelle est une suite de réactions physiologiques : excitation, plateau, orgaste/orgasme, résolution et la phase du désir est la seule phase psychologique de la courbe.
Distinguer orgaste et orgasme permet de mieux comprendre le lien entre le réflexe du corps et l’expérience de plaisir.
Il n’existe pas une seule manière de vivre ces phases : chaque corps a son rythme. L’important est d’écouter ses sensations, de respecter son confort et de communiquer avec son/sa partenaire.
Article rédigé en collaboration avec Au lit avec Anne-Marie