Fortifier le système immunitaire pour combattre le cancer?
Un groupe de scientifiques affirme avoir réussi à guérir un patient atteint d’un cancer de la peau au stade avancé pour la première fois. Pour y parvenir, ils ont utilisé une technique complexe et innovatrice qui consiste à multiplier des cellules immunitaires du malade pour ensuite les réinjecter afin d’amorcer une forte réponse immunitaire.
Le système immunitaire joue un rôle considérable dans la bataille contre le cancer et c’est pourquoi les chercheurs tentent de trouver des moyens de stimuler l’organisme à attaquer les tumeurs cancéreuses. C’est ainsi que des scientifiques américains ont sélectionné, parmi un échantillon de globules blancs provenant d’un patient atteint d’un mélanome au stade avancé, des lymphocytes T CD4+ qui étaient programmées pour attaquer spécifiquement une substance chimique retrouvée à la surface des mélanomes. Les lymphocytes T sont impliqués dans la régulation générale de la réponse immunitaire. Ils attaquent et détruisent plusieurs pathogènes étrangers, comme les bactéries et les virus, ainsi que les cellules provenant de l'intérieur de l'organisme ayant subi des transformations, comme les cellules cancéreuses.
Ces lymphocytes T ont été multipliés en laboratoire et réintroduits par milliards dans la circulation sanguine du patient. Deux mois plus tard, les scintigrammes montraient que les tumeurs initiales du patient, qui s’étaient répandues aux poumons et aux ganglions lymphatiques, avaient disparu. Deux ans plus tard, le patient ne présentait toujours pas de nouvelles tumeurs.
Même si ce traitement semble avoir bien fonctionné pour ce patient, d’autres essais cliniques sont nécessaires pour confirmer l’efficacité de cette technique. Par ailleurs, cette procédure ne serait applicable qu’à un petit pourcentage des personnes atteintes d’un cancer de la peau au stade avancé.
Certains chercheurs croient que lorsque nous aurons une meilleure compréhension du système immunitaire et des outils pour moduler sa réponse, le cancer pourra être maîtrisé et devenir une maladie chronique, tout comme le diabète. Bien des années de recherche seront toutefois nécessaires avant d’en arriver là. En attendant, cette étude représente tout de même une avancée positive dans notre guerre contre le cancer.