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Médicaments - La nourriture et les médicaments : une combinaison inoffensive?

Publié le 21 octobre 2014 à 14:41 / Mis à jour le 4 avril 2019 à 15:13

Certains médicaments peuvent interagir avec certains aliments. Lisez ce qui suit pour en savoir plus sur ces interactions.

UNE QUESTION D’ABSORPTION

Lorsque vous prenez un médicament par la bouche, une certaine quantité de celui-ci est absorbée par les parois de votre système digestif. Par la suite, la portion absorbée est acheminée au site d’action via la circulation sanguine, tandis que le reste du médicament est éliminé dans les selles ou l’urine. Seule la partie absorbée du médicament peut donc être efficace. Cependant, certaines circonstances, comme la prise d’aliments, peuvent modifier l’action du médicament en entravant son absorption par le système digestif.

Pour bon nombre de médicaments, la prise de nourriture n’a que peu d’influence sur la quantité absorbée. Mais pour d’autres, la prise d’aliments peut modifier considérablement leur effet pharmacologique. C’est le cas, par exemple, de quelques antibiotiques qui doivent être pris à jeun puisque la nourriture entrave leur absorption. Ainsi, la prise concomitante d’aliments aurait pour effet de diminuer l’action de ces antibiotiques sur les bactéries qu’ils doivent combattre.

L’absorption de plusieurs médicaments est ainsi influencée par la prise simultanée de nourriture et ce, à la hausse ou à la baisse. Aussi, chaque médicament est unique et possède ses propriétés particulières. C’est pourquoi il est important de vous informer auprès de votre pharmacien afin de savoir si l’absorption de votre médicament est influencée ou non par la nourriture.

UNE QUESTION D’EFFETS INDÉSIRABLES

Manger pour réduire les effets indésirables. Les aliments peuvent modifier l’intensité des effets indésirables possiblement associées à la prise d’un médicament. La plupart du temps, leur prise concomitante a pour effet de diminuer les effets indésirables, surtout lorsque ceux-ci se manifestent au niveau de système digestif. Pour illustrer ce qui précède, prenons l’exemple des anti-inflammatoires, tels l’ibuprofène. Ces médicaments peuvent être irritants pour l’estomac et causer de l’inconfort gastrique, qui peut aller des brûlures d’estomac jusqu’à la contribution au développement d’un ulcère gastrique chez les personnes prédisposées. Toutefois, il est possible de réduire l’action irritante des anti-inflammatoires sur la muqueuse gastrique en les prenant avec un repas ou une collation.

Des aliments qui peuvent augmenter les effets indésirables. Dans un autre ordre d’idées, certains produits peuvent augmenter les effets indésirables des médicaments. C’est le cas des produits contenant de l’alcool (le vin, les spiritueux et la bière) et de ceux contenant de la caféine (le café, le cola, le thé et certains produits naturels et boissons à propriétés énergisantes).

La caféine étant elle-même un agent irritant pour la muqueuse gastrique, elle peut maximiser l’action irritante d’un médicament. Ainsi, la consommation d’une quantité considérable de produits contenant de la caféine peut augmenter le risque de développer un ulcère gastrique si l’on prend, de façon concomitante, un médicament qui peut aussi irriter la muqueuse gastrique.

Par ailleurs, l’alcool a un effet dépresseur, ou «amortisseur»; sur le cerveau. Il peut donc augmenter la somnolence causée par certains médicaments. Par exemple, on recommande de ne pas boire de boissons alcoolisées si vous consommez des médicaments contre la douleur qui contiennent des narcotiques (morphine, codéine, hydromorphone, etc.). Cette association pourrait occasionner une forte somnolence, et possiblement amplifier d’autres effets indésirables comme la nausée. De plus, l’alcool peut compliquer la digestion de certains médicaments qui sont déjà difficiles à tolérer par le système gastro-intestinal, comme c’est le cas de quelques antibiotiques. (Lisez aussi le document intitulé L’alcool et vos médicaments : un mélange hasardeux…)

UNE QUESTION D’EFFICACITÉ

Certains aliments possèdent le potentiel de modifier l’efficacité des médicaments; il s’agit plus précisément d’une interaction médicament-aliment. Certaines de ces interactions sont assez importantes pour diminuer et même annuler l’efficacité de votre traitement.

Le pamplemousse. Le pamplemousse peut modifier l’action pharmacologique de plusieurs médicaments. En résumé, une substance contenue dans ce fruit stimule l’élimination rapide de certains médicaments, avant même qu’ils n’aient pu atteindre leur site d’action. Cette interaction se manifeste entre autres avec certains médicaments utilisés pour abaisser le niveau de cholestérol sanguin ou pour diminuer la tension artérielle. Pour ces médicaments et pour d’autres encore, on conseille de ne pas manger de pamplemousse ou de ne pas en boire le jus durant le traitement.

Les produits laitiers. Le lait, le fromage, le yogourt et les autres produits laitiers sont tous des aliments riches en calcium. Comme le calcium est un ion positif, il a tendance à se fixer à une molécule de médicament portant une charge électrique négative. C’est le principe des aimants qui s’attirent. Le nouveau complexe formé est trop volumineux pour être absorbé par le système digestif. Le médicament est donc éliminé dans les selles plutôt qu’acheminé à son site d’action via la circulation sanguine. Plusieurs médicaments sont susceptibles d’être liés par le calcium : c’est le cas notamment de certains antibiotiques et des médicaments contre l’ostéoporose appelés bisphosphonates. Il est recommandé d’espacer la prise des produits laitiers avec celle de ces médicaments. Généralement, il est suffisant d’éviter ces aliments une heure avant ou deux heures après la prise du médicament, bien que les délais recommandés peuvent parfois varier selon les produits. Informez-vous auprès de votre pharmacien.

La vitamine K et la warfarine. Le cas particulier de la warfarine (le Coumadin®) mérite de retenir votre attention. La warfarine est un anticoagulant; elle est donc prescrite pour éclaircir le sang et prévenir la formation de caillots qui pourraient bloquer les vaisseaux sanguins. Ce médicament agit en empêchant la fabrication de la vitamine K au niveau du foie. Les aliments riches en cette vitamine ont donc pour effet de contrecarrer l’action de la warfarine. Ainsi, la conséquence possible de cette interaction est d’épaissir le sang et d’en favoriser la coagulation, ce qui peut être très grave dans certains cas. Si vous êtes présentement sous traitement avec la warfarine, la question n’est pas d’éviter de manger des aliments riches en vitamine K, mais plutôt de garder une consommation stable de ces aliments afin d’éviter les déséquilibres. Les aliments riches en vitamine K incluent les légumes verts (choux de Bruxelle, chou vert, brocoli, épinards, etc.), les algues, le foie, l’huile de soya et de colza, les lentilles ainsi que le thé vert.

SURVEILLEZ VOTRE ASSIETTE POUR UN MEILLEUR TRAITEMENT

En conclusion, plusieurs aliments peuvent influencer l’absorption, les effets secondaires ou l’efficacité d’un grand nombre de médicaments. Ces modifications peuvent parfois être assez importantes pour nuire au traitement de votre maladie et même à votre santé. Nombreux et variés sont les médicaments touchés par votre alimentation. En outre, portez attention aux médicaments de vente libre ou aux produits naturels que vous consommez : aussi banals vous paraissent-ils, plusieurs d’entre eux peuvent aussi modifier l’effet de vos médicaments. Informez-vous auprès de votre pharmacien afin de savoir si la consommation de certains produits ou aliments sont à proscrire ou à surveiller.

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