Apprendre à dire « non » à son enfant
Bon nombre de parents craignent d’être trop autoritaires ou de faire de la peine à leurs enfants en leur disant « non ». Au contraire, le fait de refuser certaines choses à son enfant, de manière bienveillante et réfléchie, est plutôt considéré comme un acte d’amour et de protection.
En intégrant des méthodes d’intervention agréables et en considérant les avantages et les bienfaits possibles, dire « non » devient plus simple et accessible.
L’importance de savoir dire « non »
Dire « non » contribue au développement de l’enfant et apporte des aspects bénéfiques clairement énoncés.
La sécurité affective
Lorsque vous dites « non » à votre enfant, vous établissez les limites dont il a besoin pour se sentir en sécurité. Lorsque l’enfant connaît bien les règles et les consignes de la maison, il est en mesure de mieux distinguer ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Au contraire, une trop grande liberté est susceptible de créer de l’anxiété chez l’enfant.
L’apprentissage de la vie en société
Lorsque vous apprenez à votre enfant à accepter les refus et à suivre les règles établies, vous lui enseignez à la fois la gestion des émotions, la tolérance aux frustrations et la considération pour autrui. C’est un outil indispensable à la vie sociale.
La recherche de solutions
Lorsque vous refusez certaines choses à votre enfant, vous l’aidez à trouver des solutions de rechange par lui-même. Il apprend ainsi à gérer sa déception, et à se tourner vers une autre option. De plus, en vous voyant imposer vos limites, votre enfant apprend également à mettre les siennes, et donc à s’affirmer.
L’intervention efficace avec la méthode des 5C
Les enfants ont généralement besoin d’un cadre réglementé par des règles et des consignes, afin de bien se développer et d’évoluer sainement. La méthode des 5C est donc un ensemble de principes qui permet d’instaurer ce cadre rassurant, en imposant des limites, sans avoir recours à la colère ou aux conflits. Celle-ci favorise le sentiment d’appartenance, l’estime de soi et le sentiment de sécurité chez l’enfant. Voici ce en quoi elle consiste.
1. Des règles claires
Il est important que vous utilisiez des mots simples et des termes compréhensibles pour l’enfant, afin qu’il soit en mesure de bien comprendre ce que vous attendez de lui. Puisque certaines valeurs sont également transmises dans votre message, les enfants doivent être en mesure d’assimiler le concept correctement.
2. Des règles constantes
Cette règle est souvent la plus difficile à maintenir, mais se veut la plus importante. Vos interventions, ainsi que les règles établies, ne doivent pas changer ou s’assouplir en fonction de votre niveau de fatigue ou de votre humeur. Il est essentiel de demeurer ferme quant aux règles qui sont primordiales pour vous, en tant que parents.
3. Des règles concrètes
Les phrases courtes et simples sont à privilégier dans vos interventions, afin d’exprimer clairement et précisément à l’enfant, les comportements désirés. L’utilisation de phrases positives est également de mise, plutôt que l’emploi de la négation, par exemple « Ne grimpe pas sur le banc » pourrait devenir « Je veux que tu t’assoies sur le banc ».
4. Des règles cohérentes
Il est à prendre en considération que vous êtes un modèle et un exemple pour votre enfant. Il vous observe, sans que vous vous en doutiez nécessairement. Vous devez donc respecter aussi les règles que vous avez mises en place, afin de montrer la marche à suivre, que ce soit par vos gestes ou vos paroles. La cohérence entre les parents est également très importante puisqu’elle renforce l'éducation et aide l'enfant à comprendre les règles de manière claire et stable.
5. Des règles conséquentes
Lorsque votre enfant dépasse les limites, il doit comprendre qu’il y a certaines répercussions qui s’en suivent. Il est d’ailleurs conseillé d’opter pour une conséquence ayant un lien direct avec le comportement indésirable, et non de donner une punition, donnant ainsi la chance à l’enfant de faire un choix éclairé quant aux comportements à adopter en pareille situation.
Les erreurs à éviter
Il est normal de commettre des erreurs, puisque le fait de dire « non » demande un certain apprentissage. Voici donc quelques erreurs courantes et les raisons de les éviter, notamment :
- Les « non » flous ou contradictoires, puisqu’ils créent de la confusion chez l’enfant et nuisent à l’autorité parentale;
- Les « non » sous pression émotionnelle (céder sous la pression de l’enfant ou se mettre en colère), car ceux-ci ne font pas partie d’un modèle de gestion saine des émotions, et fragilisent également l’autorité parentale;
- Les « non » sans explications, étant donné qu’ils entraînent de l’incompréhension chez l’enfant, en plus de créer de la frustration et du ressentiment.
Apprendre à dire « non » et le faire de la bonne façon demande certes quelques efforts, mais favorise une situation familiale qui est saine et agréable à vivre.
Texte rédigé en collaboration avec Vie de Parents