Diane-35, un médicament qui n'est pas sans risque

Un récent article publié au Royaume-Uni fait état de dangers potentiels reliés au produit Diane-35. Diane-35 est un médicament qui a une composition similaire à certains contraceptifs oraux et qui est donc un contraceptif efficace. Il contient, entre autres, de l'acétate de cyprotérone, une molécule antiandrogénique (qui bloque les effets des hormones masculines). Grâce à cette molécule, Diane-35 est efficace pour le traitement de l'acné grave et du développement exagéré des poils (hirsutisme) chez la femme.

Pour ces raisons, Diane-35 est un contraceptif attrayant pour plusieurs femmes qui souffrent de ces troubles liés aux androgènes. En outre, le produit a bénéficié d'une bonne campagne publicitaire, ce qui a contribué à accroître sa popularité. Il faut toutefois faire preuve de prudence avec ce produit car les données épidémiologiques indiquent qu'il augmente le risque de thrombo-embolie veineuse (TEV). La TEV est l'obstruction d'une veine par un caillot de sang. Il s'agit d'une condition potentiellement dangereuse puisqu'elle peut se compliquer d'embolie pulmonaire. Celle-ci survient lorsqu'un fragment du caillot se déloge et gagne un poumon, ce qui compromet la circulation sanguine pulmonaire et peut entraîner la mort.

Il est déjà bien connu que l'incidence de la TEV est quatre à huit fois plus élevée chez les utilisatrices de contraceptifs oraux que chez celles qui n'en utilisent pas. Or, une récente étude a révélé que le risque de TEV est encore plus grand chez les femmes qui prennent un contraceptif oral contenant de l'acétate de cyprotérone, tel que Diane-35. En effet, l'étude a démontré que le risque de TEV est quatre fois plus grand chez ces femmes que chez celles qui prennent un contraceptif oral combiné traditionnel.

À la lumière de ces résultats, il est possible de conclure que Diane-35 ne devrait pas être prescrit seulement comme un contraceptif oral. Il ne devrait plutôt servir qu'au traitement de l'acné grave et de l'hirsutisme. De plus, la prise de ce médicament devrait être cessée trois ou quatre cycles menstruels après la disparition complète du problème en question et ce, afin de ne pas prolonger indûment l'exposition au risque de TEV.