Inoffensif le narguilé?
Le narguilé, la chicha, le houka, ou le ghelyan sont tous des synonymes pour désigner une pipe à eau utilisée principalement en Asie et au Moyen-Orient depuis plus de quatre siècles pour fumer le tabac. L’usage de ces pipes à eau est en vogue parmi les adolescents et les jeunes adultes dans les bars et cafés. On comprend pourquoi : le tabac utilisé a des parfums de bonbons, souvent aromatisé avec de la mélasse, de la menthe, du miel ou des fruits telles la cerise ou la pomme. C’est pourquoi son odeur est plus sucrée et son goût plus agréable que la cigarette. La perception générale est que le narguilé est relativement sécuritaire, du moins davantage que le tabac. Est-ce véridique?
Voici comment fonctionne le narguilé : lorsque le fumeur inhale à travers la pompe à eau, le gradient de pression force l’air à passer à travers la matière combustible incandescente qui chauffe le tabac, produisant ainsi de la fumée. La fumée passe ensuite à travers l’eau et jusqu’à la chambre de fumée, où elle est alors inhalée par le fumeur.
Dans un questionnaire complété par près de 900 adultes âgés de 18 à 24 ans à Montréal, près du quart avait utilisé le houka durant l’année précédente. Lors d’un autre sondage, près de 60 % des répondants affirmaient que le narguilé était moins dommageable que la cigarette. Or, rien n’est moins sûr. Une séance de fumage de pipe à eau peut procurer autant de goudron qu’un paquet de cigarettes entier. De plus, tout comme avec la cigarette, les fumeurs de narguilé absorbent de la nicotine, du monoxyde de carbone, du formaldéhyde, du benzène, du toluène, de l’arsenic et d’autres substances cancérigènes.
Le potentiel de dépendance des pipes à eau est moins bien connu, mais serait bien réel. Il dépendrait de plusieurs facteurs, dont la fréquence et la durée de l’utilisation, le type de tabac utilisé et le volume de fumée inhalée.
Selon une recommandation émise par l’Organisation mondiale de la santé, l’usage du narguilé est associé à plusieurs conséquences à long terme qui mimiquent celles de la cigarette, incluant un risque accru de cancer. Pour la femme enceinte particulièrement, le narguilé serait à éviter, car son usage a été associé avec des complications similaires à celles associées à la consommation de la cigarette.
Le narguilé n’est pas une solution de rechange « santé »; à la cigarette après tout!