Anxiété parentale : être le meilleur papa du monde… à quel prix?
Tous les parents le disent : avoir un enfant, ça change une vie. C’est aussi enrichissant que déstabilisant. Entre le peau-à-peau paisible avec poupon et l’anxiété de performance que l’on ressent, il y a un monde. Encore plus grand du côté des papas, qui parfois cherchent leur place dans la vie de l’enfant. Un sentiment tout à fait normal qui est arrivé à tous les papas! Familiprix, en collaboration avec Vie de Parents, vous propose de déboulonner certains mythes pour vous redonnez confiance et vous outiller pour la suite.
Il n’y a pas qu’une seule façon d’être papa
En effet, le rôle du père évolue selon l’âge de l’enfant ou la situation familiale. On peut nommer, catégoriser en prenant compte de traits de caractère et actions. Voici quelques « types » de papas.
Le papa partenaire
Celui qui souhaite faire équipe, s’impliquer également et participer au maximum.
Le papa durable
Il a les valeurs traditionnelles bien ancrées et il souhaite vivre de beaux moments en famille, sa priorité.
Le papa branché
Celui qui souhaite être l’ami, le frère et le papa à la fois!
Ces types de papas sont issus d’une étude datant de 20111. On pourrait ajouter, à l’heure actuelle, quelques nouvelles catégories.
Le beau-papa jonglant avec la famille recomposée avec un amour débordant.
Le nouveau papa faisant son possible combinant stress, amour et manque de sommeil.
Ces rôles sont aussi mixtes ou composés sans être tranchés vers l’un ou l’autre. C’est aussi ça être papa! Dans tous les cas, ce rôle est unique et aucun modèle d’emploi ne vient avec. Pour éviter de sombrer dans les comparaisons et le stress de performance, il faut se questionner et connaître nos forces, nos faiblesses et nos limites.
Papa, en équipe avec maman
Bien que la mère ait développé un lien privilégié avec le bébé au fil de la grossesse, la présence du papa est importante. Il est essentiel pour lui de communiquer ses appréhensions et ses volontés face à l’arrivée de l’enfant, établir les bases de son implication, questionner la place qu’il lui sera donné. Certaines mamans s’appellent affectueusement des louves, car elles ont de la difficulté à accepter de partager la parentalité, ce n’est pas rien dans la vie nouvelle d’un papa qui veut apprendre à connaître son enfant.
La recette est simple : préparation, communication et écoute.
On entend souvent des nouveaux pères témoigner sur les sentiments de culpabilité si le bébé nait en mauvaise santé ou d’angoisse face à l’accouchement ou au fardeau de subvenir aux besoins de la famille. En ouvrant le dialogue en amont, il aura ses repères et évitera l’anxiété face à un rôle qu’il tente de modeler.
Le père, c’est un allié quand la maman se remet de l’accouchement, que bébé dort peu et pleure beaucoup. Il est là aussi pour détecter les signaux précurseurs de post-partum ou de dépression. Il sait aussi prendre le relais dans les soins du bébé. En prenant sa place, on offre un bel équilibre aux deux parents et on évite un dérapage au niveau des attentes de performance. Il est important aussi que la mère valorise le rôle du père2, car celui-ci à ses propres atouts, son propre bagage à offrir à l’enfant.
Le stress de performance et la charge mentale, c’est un mal de notre société
Oui et non. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la maman s’occupait d’une maisonnée nombreuse et le papa travaillait à l’extérieur pour nourrir la famille. C’était une autre réalité qui apportait son lot de stress. Aujourd’hui, c’est la pression d’offrir un environnement équilibré et diversifié qui joue sur la charge mentale. Inscrire l’enfant à des activités parascolaires, lui cuisiner des plats santé, passer du temps de qualité avec lui, lire sans oublier les berceuses avant le dodo. Les psychologues3 pourraient être en partie responsables de cette pression qui crée un stress de performance. En vulgarisant l’importance de l’attachement et de l’éducation dans l’évolution de l’enfant vers l’âge adulte, les parents — trop bien informés — sentent une accumulation d’obligations, de « devoirs » pour réussir leur rôle en parentalité.
Pour les pères, le stress aussi peut provenir de l’idée que la mère s’est fait du rôle du papa ou de l’idéologie que le père s’est fait de lui-même. Pour éviter la pression, il faut qu’ils établissent leur place au sein de la famille4, et ce, dès l’arrivée de l’enfant. Communiquer ses besoins personnels, ses inquiétudes, ses espoirs, etc. Il est important de toujours se recentrer avec qui on est et ce qu’on peut offrir. L’idée, c’est de se donner à la hauteur du parent que l’on est, sans avoir d’attentes. Car l’enfant, lui, ne veut qu’être avec vous.
On aura beau mettre une partie de la faute de l’anxiété parentale sur le dos d’Instagram et les autres réseaux sociaux, les parents savent être intransigeants par eux-mêmes. Et les papas alimentent souvent trop bien leur rôle de super-héros alors que leur enfant ne veut pas d’un parent parfait. Il veut un papa heureux. Ce témoignage d’un père montre bien l’essentiel du message : « Ça fait du bien. Il y a des jours un peu plus durs que d'autres, mais en général, c'est le fun. C'est cute, c'est drôle, c'est impressionnant. C'est beau un enfant qui découvre, qui apprivoise autant son entourage que son propre corps. On l'aime, mais ça se peut qu'un matin tu aies le goût de pitcher ton enfant dans la sécheuse! On ne le ferait jamais, c'est sûr! On a le droit de se l'imaginer... En bref, ça m'a fait du bien de devenir un papa. ».
- https://www.lapresse.ca/vivre/famille/201106/14/01-4408956-branche-ou-partenaire-les-cinq-types-de-peres-americains.php#
- https://www.viedeparents.ca/etre-papa-2020/
- https://lactualite.com/societe/quand-la-course-a-la-perfection-fait-craquer-les-parents/
- https://www.viedeparents.ca/conseils-dun-papa-aux-papas/