Les huiles de poisson ne sont pas un gage d’intelligence supérieure
Les suppléments d’huile de poisson ont envahi les tablettes des pharmacies depuis quelques années, car on leur attribue plusieurs vertus, notamment dans la prévention des maladies cardiovasculaires, le traitement de la dépression et le développement optimal du cerveau chez les enfants. Ces acides gras sont considérés comme importants pour le développement du cerveau du foetus, mais ont-ils vraiment un impact sur l’intelligence?
Une nouvelle étude menée en Espagne suggère que les suppléments d’huile de poisson pris durant la grossesse ne font aucune différence sur le quotient intellectuel lorsque les enfants atteignent l’âge de six ans. Ces résultats corroborent ceux d’une étude norvégienne antérieure qui n’avaient aussi pas permis d’observer un quotient intellectuel plus élevé chez les enfants dont les mères avaient pris un supplément d’huiles de poisson pendant la grossesse et l’allaitement.
Pendant l’étude espagnole, les chercheurs ont demandé à des femmes enceintes de prendre un supplément contenant de l’acide folique et des huiles de poisson, seulement de l’acide folique ou un placebo durant la seconde moitié de leur grossesse. Lorsqu’ils ont été testés pour évaluer leur intelligence six ans plus tard, les enfants ont obtenu des résultats similaires, peu importe le supplément pris par leurs mères. Étant donné la petitesse de l’étude, seulement 154 enfants étaient inclus, il est toutefois possible que les chercheurs n’aient pas réussi à détecter une petite différence au test de quotient intellectuel.
Cette étude ne signifie toutefois pas que les suppléments de poisson ne sont pas importants. En effet, les chercheurs ont noté que les enfants des mères qui avaient une concentration élevée de DHA (un acide gras présent dans l’huile de poisson) dans leurs globules rouges au moment de l’accouchement ont mieux performé au test d’intelligence. Ces mères n’étaient toutefois pas nécessairement celles qui avaient reçu un supplément. Ces résultats pourraient davantage refléter la prise d’acide gras provenant de l’alimentation. De plus, les chercheurs n’ont pas pris en considération l’alimentation des enfants, ce qui aurait aussi pu influencer leur développement.
Avoir une alimentation équilibrée et variée et adopter de saines habitudes de vie pendant la grossesse, c’est mettre toutes les chances de son côté pour optimiser le développement de son bébé.