Dépression périnatale : papa aussi peut en souffrir
La grossesse et la naissance d’un enfant peuvent être des événements bouleversants pour les pères tout autant que pour les mères. Et, comme chez les mères, ces bouleversements peuvent mener à la dépression chez certains pères.
On estime qu’environ 1 père sur 10 vivra un épisode de dépression en lien avec l’arrivée d’un enfant, mais ce pourcentage pourrait être plus élevé en raison du peu de reconnaissance de la dépression chez le père. Non seulement les hommes ont souvent moins le réflexe de demander de l’aide, mais leurs symptômes dépressifs ne sont pas toujours typiques de ceux qu’on associe à la dépression. Par conséquent, la dépression n’est souvent pas diagnostiquée.
Des symptômes pas toujours typiques
Bien que les pères peuvent présentés certains symptômes plus typiques de la dépression (p. ex. perte d’intérêt pour les activités habituelles, fatigue, perte de poids, découragement), ils ont souvent aussi des symptômes «atypiques». Par exemple, les pères aux prises avec une dépression sont souvent plus irritables ou colériques et plus facilement enclins à entrer en conflit avec les autres. Ils se plaignent parfois de différents problèmes de santé, comme des maux de tête, des problèmes de digestion ou de la douleur. Ils peuvent se mettre à consommer plus d’alcool (ou de la drogue) qu’à l’habitude. Certains remettront en question leur masculinité ou auront des comportements impulsifs ou une tendance à prendre des risques. Dans les cas plus graves, certains peuvent avoir des idées suicidaires.
Comme dans tous les cas de dépression, les symptômes peuvent varier d’un père à l’autre autant en termes de leur diversité que de leur intensité.
Causes de la dépression paternelle
On ne connaît pas les causes exactes de la dépression paternelle mais on sait que le stress émotif et financier lié à l’arrivée d’un bébé peut jouer un rôle. Des études ont aussi montré que les hommes sont plus à risque de faire une dépression si leur conjointe en souffre elle aussi ou encore s’ils sont en conflit avec leur conjointe ou leur entourage immédiat. Avoir déjà fait une dépression dans le passé (peu importe dans quel contexte) augmente aussi le risque de faire un nouvel épisode au moment de la naissance d’un bébé.
Reconnaître les symptômes pour pouvoir traiter la dépression paternelle
Le problème principal dans le traitement de la dépression paternelle, c’est de poser le diagnostic. En effet, les pères ont souvent moins tendance à parler de leurs émotions et sont peu enclins à chercher de l’aide. De plus, dans la période périnatale, toute l’attention est généralement centrée sur la mère et le bébé et peu de ressources se préoccupent du bien-être émotif des pères.
Une fois le diagnostic posé, le traitement sera le même que pour tout autre type de dépression et pourra inclure un traitement médicamenteux et (ou) une psychothérapie.
Briser les stigmas de la dépression paternelle
La dépression est encore trop souvent taboue. Plusieurs croient encore, à tort, que les gens dépressifs ne sont pas malades physiquement, mais que c’est plutôt « dans leur tête» ou qu’ils sont «faibles de caractères». Pourtant, de nombreuses études ont prouvé que la dépression est associée à des changements physiques bien réels dans le cerveau.
Résultat? Les pères qui souffrent de dépression n’osent souvent pas en parler en raison des stigmas associés à la maladie. Pourtant, avoir le soutien de sa famille et de son entourage est l’un des facteurs clés dans la guérison de la dépression.
Il est important de cesser de véhiculer cette image de faiblesse en lien avec la dépression et de reconnaître que la dépression est une maladie bien réelle qui nécessite un traitement. Si collectivement, nous changeons notre attitude envers la dépression, les personnes qui en souffrent hésiteront moins à demander de l’aide et pourront enfin avoir le soutien dont elles ont besoin pour guérir.